« Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Et je veux ici les remercier et leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. » Emmanuel Macron, 24 avril 2022.

"Ce vote m'oblige..." C'était il y a 26 mois... Le bilan du président Macron ? Une politique sans vision stratégique progressiste, une société fracturée, des services publics exsangues, des inégalités croissantes, des cadeaux gigantesques offerts aux plus grandes fortunes, un travail de sape de destruction du modèle social qui a fait la grandeur de la France.

"Ce vote m'oblige..." Pour demeurer au Pouvoir, parce que c'est finalement le seul objectif qui importe, fabriquons donc - médiatiquement - la PEUR absolue, bien plus terrible que la perspective de voir le RN s'installer au gouvernement, la PEUR des rouges-roses-verts, extrémistes de gauche, ultra-radicaux, zadistes, écoterroristes, black blocs, antisémites, etc... Le diable, Satan, Belzébuth... Ces Communards veulent tout détruire, mettre la France à feu et à sang, provoquer la guerre civile. Rentiers de la ville et des champs, nous allons écraser ces fauteurs de troubles, restaurer la première de nos libertés : la Sécurité...  

"Ce vote m'oblige..." Il ne fait aucun doute que les candidats du Nouveau Front populaire joueront, le soir du premier tour, la carte du Front républicain, qu'ils appeleront à voter le 7 juillet pour le candidat républicain le mieux placé contre le candidat d'extrême droite.

"Ce vote m'oblige..." Imaginons Guillaume Kasbarian, candidat Renaissance (sic) dans la 1ère circonscription d'Eure-et-Loir, arrivé en troisième position dimanche soir prochain. Derrière la candidate RN et Jean-François Bridet pour le NFP. Vu la teneur de ses propos outranciers contre Jean-François Bridet depuis quinze jours, en phase avec ses mentors Macron, Attal et Gorges, il y a infiniment plus de (mal)chances que Kasbarian manoeuvre pour empêcher Bridet de devenir député, à sa place.

Fin septembre 1938, lors de la conférence de Munich, la France (Daladier) et le Royaume-uni (Chamberlain) s'étaient couchés devant Hitler en acceptant l'annexion par l'Allemagne nazie du territoire des Sudètes au détriment de la Tchécoslovaquie. Le lendemain de "l'accord de la honte", Churchill avait eu ce mot magnifique à l'adresse de son Premier ministre : "Entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur, et vous allez avoir la guerre."

Nous saurons bientôt si l'Histoire se répète.

GL.