Chartres Écologie et Cactus.press ont été destinataires d'une lettre adressée par une Chartraine du quartier de Bel-Air au Maire, à Mesdames Dorange, Fromont, Jebli-Chedeville, et à Monsieur Bonnet. La voici reproduite, avec l'accord de son auteure.
"Malheureusement absente lors de la réunion locale à l'Espace pour tous de Bel-Air jeudi dernier, je souhaite avoir des informations concernant certains points qui m'ont été relayés par une voisine.
Elle m'a dit que le parc arboré au bout de la rue des Castors (place Louis-Fernand-Hubert) serait supprimé et remplacé par des habitations dès le début du projet de la zone de petites maisons à côté de Bel-Air. J'ai pensé qu'il s'agissait d'un malentendu. En effet, une vingtaine de tilleuls matures dans un espace vert public ne pouvaient pas être détruits pour accueillir plus d'appartements et des projets d'habitation. En tant qu'habitante et propriétaire d'une maison de la rue des Castors, j'aimerais donc savoir ce qui est prévu pour ce parc.
Ce parc est l'espace vert le plus proche pour de nombreux habitants de notre quartier. D’une part, il est utile pour les propriétaires de chiens pour les promenades quotidiennes, l’espace canin situé en bas de la rue des Grandes filles-Dieu est un peu loin pour les petits chiens, surtout l’été quand il fait chaud. En période estivale, ce parc permet aux habitants qui vivent dans les immeubles et à ceux qui n’ont pas de véritable jardin de sortir de chez eux pour trouver un peu de fraîcheur sous les arbres.
Ce parc est un lieu de vie, de rencontre, nos enfants peuvent jouer à l'ombre, il y a des tables qui permettent aux gens de pique-niquer et de se reposer. Enfin, le parc est un lieu de biodiversité que nous devons conserver dans notre ville. Les arbres permettent par exemple aux oiseaux qui disparaissent de nos régions de se reproduire.
Après la destruction des tilleuls du centre-ville il y a plusieurs années, nous connaissons tous les avantages de ces arbres matures et le temps qu'il faut pour qu'ils poussent suffisamment pour fournir une ombre.
Dans un rayon d'un kilomètre autour de ma maison, des centaines d'appartements supplémentaires seront construits d'ici quelques années, certains ont déjà commencé, ce qui entraînera une perte considérable d'arbres, une utilisation amplifiée des ressources naturelles telles que l'eau et un encombrement du réseau routier. Les routes sont déjà nettement plus encombrées qu'elles ne l'étaient lorsque je me suis installée ici il y a 12 ans.
Le projet en aval du parc près de la rivière, également de la même société que le projet derrière les maisons de la rue des Grandes filles-Dieu, aura un impact sur la population d'oiseaux, car ces espaces ont des arbres qui sont des habitats importants.
J'ai emménagé dans cette région et me suis investie dans la communauté depuis quelques années, et depuis je suis déçue par le nombre croissant de projets immobiliers au détriment des arbres, de la nature et des espaces verts. J’ai bien conscience que bien souvent cela concerne des terrains privés, mais je pense qu'il serait regrettable pour toutes les raisons évoquées plus haut de transformer un espace de verdure public en un autre espace bétonné dans un contexte où l’urbanisation à Chartres est déjà très importante.
J'attends avec impatience votre réponse en espérant qu'il s'agit d'un malentendu et que nous conserverons notre bel espace vert dont nous avons besoin.
Bien cordialement."
Erica McKerrow-Berthon