Voici quelques éléments de réponse pour faire face à la propagande médiatique dans les gros médias locaux et nationaux, au sujet du financement du programme du Nouveau Front Populaire (NFP).
Oui, le déficit français est important ; non, ce n'est pas la faute du NFP ! Le "Mozart de la finance", Emmanuel Macron, a creusé la dette du pays durant ses sept années au pouvoir. Il a distribué l'argent public à chaque crise qui s'est présentée à lui : Gilets Jaunes, Covid, Guerre en Ukraine...
Depuis peu, il essaye de combler la dette en limitant les dépenses de l’État au maximum : réforme des retraites et de l'assurance chômage par exemple. La stagnation économique résulte de cette politique, dite de l'offre, d'austérité budgétaire, aggravant encore notre dette, car beaucoup de Français-es n'ont plus les moyens de faire tourner l'économie. Ne parlons même pas de l'inflation galopante...
C'est là qu'intervient le programme du NFP en affirmant haut et fort que baisser les dépenses de l’État n'est pas le seul moyen de combler notre déficit. Le NFP propose d'augmenter les recettes de l’État, notamment en taxant le patrimoine des plus aisés pour redistribuer aux plus fragiles. Cela s'appelle une "politique de relance", dite de la demande, chère à feu J.M. Keynes.
Puisque le ruissellement choisi ne marche pas, le NFP propose donc une politique de ruissellement forcé. Ne vous étonnez donc pas de voir la quasi totalité des médias français (détenus par une dizaine de milliardaires, ndlr) s'insurger contre notre programme en nous promettant la tutelle prochaine du FMI.
Voici, dans le détail, les grandes mesures de financement du programme du NFP :
- Accroître la progressivité de l'impôt sur le revenu à 14 tranches (les très petits payeront très petits et les très gros payeront très gros).
- Rendre la CSG progressive (même raisonnement que pour l'impôt sur le revenu appliqué aux revenus d'activité, de patrimoine et de placement).
- Rétablir l'Impôt de Solidarité sur la Fortune (pas besoin d'explications, les objectifs sont clairs).
- Supprimer la "flat tax" (qui permet de plafonner l'imposition des intérêts et des dividendes).
- Rétablir l'"exit tax" que l'on retrouve dans de nombreux pays de l'Union Européenne (qui permet de taxer les contribuables transférant leur résidence fiscale à l'étranger et ainsi de lutter contre l'évasion fiscale).
- Supprimer les niches fiscales inefficaces et polluantes (elles permettent souvent aux riches d’esquiver les impôts).
- Réformer l'impôt sur l'héritage pour le rendre plus progressif en ciblant les plus hauts patrimoines (même raisonnement que pour l'impôt sur le revenu et la CSG).
- Instaurer un héritage maximum (rappelons ici que l'héritage est l'une des principales causes d'inégalité en France, les 10% les plus riches captent 50 à 60% du total des héritages. Si on prenait l'ensemble des héritages transmis en France chaque année et qu'on le redistribuait à parts égales à tous les Français à leur majorité, chacun-e recevrait environ 300 000 euros (source : France Stratégie 2015)).
- Instaurer une taxe kilométrique sur les produits importés (mesure protectionniste, plus un produit viendra de loin, plus il sera cher).
- Taxer les super profits des agro-industriels et de la grande distribution (faire payer les profiteurs de guerre et autres profiteurs de crises en tout genre).
- Soumettre à cotisation les dividendes, la participation, l'épargne salariale, les rachats d'action et les heures supplémentaires (avec un SMIC à 1600 euros, plus besoin de faire des heures supp' pour avoir un salaire décent).
- Augmenter de 0,25 points par an pendant 5 ans les cotisations vieillesse (c'est une autre façon de financer nos retraites).
- Créer une cotisation sur les hauts salaires (qui concernera, au final, assez peu de travailleuses et de travailleurs).
- Moduler les cotisations sociales patronales (cela permettra de sauvegarder notre modèle social protecteur).
- Conditionner les aides aux entreprises au respect des critères environnementaux, sociaux et de lutte contre les discriminations au sein de l'entreprise (réaffirmer que le bénéfice n'est pas le seul objectif d'une entreprise).
- Exiger le remboursement des aides en cas de non-respect des contreparties (même objectif que précédemment).
- Augmenter les réserves des banques pour faire face aux risques climatiques (le changement climatique impacte et va impacter durement notre économie, il faut s'y préparer).
- Zéro financement des banques pour les énergies fossiles, en commençant par les nouveaux projets (le GIEC est catégorique, nous devons stopper l'extraction de combustibles fossiles au plus vite).
- Taxation renforcée des transactions financières (l'association ATTAC demande cela depuis 1998...).
- Créer un pôle public bancaire (il ne faut pas laisser le pouvoir financier uniquement à la Bourse).
- Taxer les plus riches au niveau européen (je crois que tout le monde a compris l'idée).
Voilà en substance, ce que propose le programme du NFP en matière de financement.
D'autres leviers permettront également d'éviter les dépenses inutiles (plus de prévention au niveau médical, arrêt du financement des projets douteux comme les nouvelles autoroutes, les mégabassines ou la reconnaissance faciale).
Réquisition des logements vides pour les SDF, empêcher la privatisation des barrages hydroélectriques et du fret SNCF.
Exclure des aides publiques, les médias condamnés pour incitation à la haine ou atteinte à la dignité de la personne, ainsi que les nouveaux édifices religieux.
Faire payer les responsables des maladies liées au chlordécone dans les Antilles, au mercure en Guyane, aux essais nucléaires en Polynésie, en créant un fond d'indemnisation.
Si vous voulez approfondir le sujet, nous vous conseillons cette vidéo de 35 minutes sur Blast : https://www.youtube.com/watch?v=aNKiEfddCtk
Vous trouverez la conférence de presse détaillant le chiffrage du programme ici : https://www.youtube.com/watch?v=-95UcVZj1jU
Et le simulateur d'impôt du NFP, là : https://impots-frontpopulaire.fr/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTAAAR3zxVN7-kyDPrbg1fhZTHMDi21GcEYEUhamPf3w_ujl3rXDC6D89QP5Vik_aem_ZmFrZWR1bW15MTZieXRlcw
Et si tous ces arguments ne font pas mouche, vous pouvez toujours demander à vos détracteurs comment comptent-ils financer les dégâts écologiques considérables résultant de l'ultra-libéralisme ?
Sylvain Desmaison