Cactus publie ci-dessous la lettre adressée par l'écologiste Quentin Guillemain aux électeurs de la 1ère circonscription d'Eure-et-Loir (Chartres) dans le cadre de l'élection législative des 12 et 19 juin 2022.

Madame, Monsieur, à l’issue de l’élection présidentielle, il nous faut désormais élire celles et ceux qui, au sein de la future Assemblée Nationale, porteront avec force et clarté nos ambitions. Il s’agit d’un moment démocratique crucial.

Je fais le choix, avec le soutien des écologistes et de la gauche, de me présenter à vos suffrages les 12 et 19 juin prochains pour que l'Eure-et-Loir soit représentée par un député sérieux et efficace.

Président de l'Association pour la santé des enfants, et père d'une petite fille de 4 ans, je me bats depuis 2017, d’abord comme lanceur d’alerte, puis aux côtés de 800 familles, pour faire évoluer la réglementation des produits destinés à nos enfants et faire reconnaître la culpabilité du groupe Lactalis dans l'affaire du lait infantile contaminé aux salmonelles. Composition des couches pour bébés, sécurité sanitaire des aliments pour nos enfants et plus récemment l’appui aux familles victimes des scandales Buitoni ou Kinder : tels sont les combats que je mène sans trembler depuis plusieurs années.

Je m’attache chaque jour à la défense de tous ceux qui cherchent la justice face aux mastodontes industriels qui n’ont souvent comme seul objectif que le profit.

Parce que je connais la force de ces lobbys jusqu'au plus haut sommet de l'État, je souhaite être un député qui mettra un point d'honneur à défendre l'intérêt général. Pour nos enfants et les générations futures, je souhaite participer à mon humble niveau, à une France plus solidaire, écologique et démocratique.

J’ai grandi à la campagne auprès de parents modestes. J’ai pu bénéficier de l'école de la République et de nos universités. Je sais ce que nous devons à nos enseignants qui, chaque jour, font des miracles pour nos enfants. Mon métier, tourné tout entier vers l’accompagnement social, l’hébergement et la restauration des étudiants me permet d’agir quotidiennement pour toute une partie de notre jeunesse, notamment dans la période difficile qu’elle vient de traverser.

Fondateur d'une ONG, je me suis rendu des dizaines de fois en Ukraine depuis 2004. J'y ai construit des liens familiaux et amicaux. C’est cet engagement qui nous a conduit à organiser, avec ma femme d’origine ukrainienne, dès les jours qui ont suivi le début de la guerre, les manifestations de soutien à Chartres et à initier la création d’une association locale des Ukrainiens et des amis de l’Ukraine. Je suis particulièrement fier de la solidarité dont la France fait preuve depuis plusieurs semaines envers nos amis ukrainiens. Député, je saurai incarner la bienveillance et soutenir toutes les initiatives que j'observe quotidiennement à leur égard.

Cette guerre menée par Poutine en Europe est inqualifiable. Elle doit être dénoncée sans conditions et sans ambiguïté. Aucune raison ne peut la justifier. Les valeurs de fraternité et de liberté qui fondent notre pacte républicain trouvent ici tout leur sens. Les Ukrainiens qui défendent aujourd’hui ces valeurs ne peuvent pas être laissés seuls à leur destin.

Ce drame ne doit pas nous faire oublier toutes les populations en détresse. A l’initiative, avec d’autres, de l’opération SOS Méditerranée, je pense toujours à ceux qui risquent des traversées dans des bateaux de fortune dans l’espoir d’une vie meilleure, bien trop souvent au péril de leur vie.

Nous devons continuer à nous mobiliser, avec de nouveaux élus engagés clairement contre les projets inutiles et destructeurs sur notre territoire tels que l’autoroute A154. Ce sont des centaines de millions d’euros engagés dans la destruction de la vallée de l’Eure, notre patrimoine commun, nourricier et protecteur de biodiversité. Cet argent serait bien plus utile à sécuriser les routes existantes et à développer le transport ferroviaire comme la réhabilitation de la ligne Dreux -Chartres-Orléans et la poursuite de la modernisation de la ligne Chartres-Paris pour une amélioration de la qualité de service. Ne soyons pas dupes de ceux qui prennent position à la veille des échéances électorales tout en n’ayant aucunement agi quand il en était encore temps.

De même, je suis sensible aux difficultés de nos agriculteurs et aux drames qu’ils peuvent vivre, touchés chaque année par les dérèglements climatiques. Je souhaite que nous puissions accompagner les métiers agricoles avec conviction vers un modèle plus vertueux et moins productiviste pour produire des aliments sains dans des conditions dignes. Beaucoup y aspirent et la crise ukrainienne nous montre que relocaliser notre production est un enjeu de souveraineté. Notre alimentation doit retrouver sa connexion avec les cycles saisonniers et notre terroir. Nous devons mettre fin aux fermes-usines, protéger notre eau potable, privilégier les productions locales et aider nos agriculteurs à retrouver leur caractère nourricier.

J'ai une profonde reconnaissance envers nos infirmières, nos médecins, nos aides-soignants, l'ensemble des professions de santé ou du secteur social qui, par leur engagement permanent, prennent soin de nous et de nos proches. La pénurie de professionnels de santé dans notre département est inadmissible et fait reposer sur leurs épaules une charge insurmontable. La désertification médicale est à l'œuvre depuis plusieurs dizaines d'années en Eure-et-Loir. L’accès aux soins, comme aux services publics de proximité doit enfin être une priorité de vos élus. Je m'y attacherai en défendant la régulation de l’installation des médecins comme c’est déjà le cas pour les pharmaciens ou les notaires.

Je ne peux plus me résoudre à attendre que l’urgence climatique devienne une priorité nationale. Je veux être de ceux qui, dans la représentation nationale, font de l’écologie la priorité absolue. Vous le savez, comme je le fais aujourd’hui avec opiniâtreté dans l’opposition au conseil municipal de Chartres ou au sein de Chartres Métropole, je resterai insoumis à ceux qui continuent d’affirmer que le dérèglement climatique est une invention.

Nous devons accentuer la sobriété et porter haut et fort la résilience énergétique et le développement des énergies renouvelables à l’image du projet de reconversion d’un ancien site industriel en parc photovoltaïque à Gasville-Oisème. L’aide à l’isolation des logements doit constituer une priorité afin d’aider les ménages à gagner du pouvoir d’achat tout en diminuant notre consommation d’énergie.

Il nous faut protéger notre ressource en eau, aujourd’hui trop polluée et pourtant absolument vitale pour notre avenir. La qualité de notre cadre de vie et de notre bien-être doit être garantie en développant la nature en ville et en luttant contre les nuisances et pollutions au sens large. La protection de la biodiversité et notre adaptation au dérèglement climatique en dépendent.

Concrètement, je défendrai avec ardeur les propositions de la Convention citoyenne pour le climat élaborées pendant 8 mois par 150 citoyens tirés au sort pour atteindre une baisse d’au moins 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (et par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale. Bien que méprisés par le Président élu et sa majorité, ces citoyens sont devenus les meilleurs ambassadeurs de l’action que nous devons mener face au péril écologique et climatique.

Il nous faut défendre une écologie pratique et une économie de proximité, avec des emplois locaux. Valorisons autant que possible les filières universitaires et les apprentissages pour former une nouvelle génération d’artisans, d’ouvriers qualifiés, de commerçants et d’agriculteurs qui travaillent en circuit-court et qui gagnent dignement leur vie en respectant notre environnement.

Il faut aussi nous appuyer sur les initiatives existantes et qui ont fait leurs preuves. Ainsi, le dispositif territoires zéro chômeur de longue durée expérimenté sur 10 puis 50 territoires doit par exemple être généralisé pour que nous puissions mettre dans la loi le droit à l’emploi.

Soyez convaincus de ma détermination à vous représenter, de mon courage et de ma volonté de préparer un monde meilleur et plus accueillant pour nos enfants et les générations futures.

Quentin Guillemain