En Eure-et-Loir, il y a cinq médias papier sur le marché de « l’agglomération chartraine au pays des Bisounours », où tout est magnifique, écolo, lumineux et parfumé grâce à l’action d’un grand homme extraordinaire, tellement fin gestionnaire qu’on se demande même s’il ne devrait pas viser plus haut que l’Élysée, genre Fonds monétaire international ou Organisation mondiale du commerce…
En tête de gondole, Eurélien, le magazine trimestriel du conseil départemental que le président/directeur de la publication Claude Térouinard fait imprimer à 210 000 exemplaires et distribuer aux 435 000 habitants de l’Eure-et-Loir.
En seconde position, Votre Agglo, le magazine de Chartres Métropole, avec 81 000 exemplaires mensuels pour une population de 135 000 habitants.
En troisième place, Chartres Votre Ville, avec 32 000 exemplaires mensuels pour une population de 39 000 habitants.
Les impressions de Votre Agglo et de Chartres Votre Ville sont manifestement disproportionnées par rapport à la taille du lectorat local. À moins que les surplus servent à arroser les territoires périphériques, à se faire mousser auprès des voisins…
Viennent ensuite L’Écho républicain, l’unique quotidien départemental, et le petit dernier, trimestriel, EPIK ou rien, le mag « branché » de Mathilde Gorges herself. 20 000 exemplaires tarifés deux euros sur le même segment que les deux titres gratis de papa ! De prime abord, on se dit que c’est de la folie, que l’aventure va tourner court fissa. En réalité, si l’on regarde l’identité des financeurs d’Epik (plusieurs acteurs publics et para-publics comme le conseil départemental, la chambre de commerce et d’industrie, la chambre de métiers, la comestic valley, des clubs sportifs de l’agglo – lesquels vivent essentiellement grâce aux subventions de Chartres Métropole), il y a de quoi permettre à la dame de pérenniser son entreprise.