#RE2020 #SNBC #bascarbone #rse, les posts sur les réseaux sociaux comportant ces mots clés se multiplient, témoignant ainsi de la préoccupation croissante et des actions des acteurs publics, des entreprises et des citoyens sur ces sujets.
Amnesty International vient de publier un document très riche apportant un éclairage rarement évoqué sur l’interaction forte entre changement climatique et respect des droits humains. Amnesty International explique que « Le changement climatique est une crise des droits humains sans précédent. Il menace l’exercice des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des générations présentes et futures et, à terme, l’avenir de l’humanité. Lorsque le changement climatique frappe un pays ou une communauté, ses répercussions peuvent gravement porter atteinte à l’exercice du droit à vivre dans la dignité, mettre en danger toute une série de libertés et, bien souvent, aller jusqu’à menacer la survie culturelle de populations entières. »
Le document NOS DROITS BRULENT ! LES GOUVERNEMENTS ET LES ENTREPRISES DOIVENT AGIR POUR PROTEGER L’HUMANITE FACE A LA CRISE CLIMATIQUE montre comment le changement climatique nuit gravement à l’exercice des droits humains de millions de personnes et décrit les menaces qu’il représente pour l’avenir pour les droits à la vie, à l’eau, à l’alimentation, au logement, à la santé, à l’assainissement, à un niveau de vie suffisant, au travail, au développement, à un environnement sain, à la culture, à l’autodétermination, ainsi que le droit de ne pas subir de discrimination ni de traitement cruel, inhumain et dégradant.
Amnesty International formule des recommandations aux gouvernements et aux entreprises et préconise de recourir au droit international relatif aux droits humains qui contient de nombreuses obligations juridiquement contraignantes, qui peuvent être utilisées pour exiger des politiques et mesures efficaces contre le changement climatique. Ce droit offre aussi de nombreux outils pour imposer aux États de se conformer à leurs obligations légales. De la même manière, les normes et principes relatifs aux droits humains donnent des orientations utiles pour établir la responsabilité des entreprises en matière de crise climatique. Les droits humains sont donc essentiels pour demander des comptes aux États et aux entreprises pour les atteintes aux droits humains liées au changement climatique dont ils se sont ou se seraient rendus responsables.
Dans la logique de la « loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre » adoptée en France en 2017, Amnesty International demande aux entreprises qu’elles identifient les risques liés à leur activité et celles de leurs filiales et sous-traitants liés à l’environnement et aux droits humains en incluant ceux liés au changement climatique. Amnesty International demande que les entreprises rendent compte régulièrement et publiquement de leurs politiques de diligence et de leur mise en œuvre, de leurs études d’impact, de leur communication avec les détenteurs de droits réellement touchés ou susceptibles affectés par leurs activités, ainsi que de leurs mesures d’atténuation des risques et de leurs répercussions.
Pour approfondir le sujet de l’interaction forte entre changement climatique et respect des droits humains, vous pouvez consulter l’ensemble des recommandations d’Amnesty International sur :
https://www.amnesty.org/download/Documents/POL3041102021FRENCH.PDF
Lionel Monfront