Quelle saveur exquise que celle de la dernière tribune de la majorité dans le magazine de propagande Votre Ville ! Un grand cru de la rhétorique municipale, où l’indignation feinte le dispute à l’outrance calculée. Derrière la provocation, on sent bien l’épice de la crainte, un soupçon d’angoisse, et une pointe d’arrogance passablement confite. Tout cela manque de l'ingrédient essentiel : la sérénité.
Car enfin, pourquoi tant d’émoi ? Pourquoi cette fébrilité soudaine face à quelques réunions publiques où la maturité des participants ne fait que tracer les contours d'un futur chartrain désirable et rassurant ? Aurait-on senti que tout ne se jouerait peut-être pas exactement comme prévu en 2026 ?
Dans l’art culinaire, il y a ceux qui élaborent des plats en prenant le temps d'accorder les produits entre eux, qui cherchent où l'expression du terroir sera la plus parfaite, et ceux qui jettent des ingrédients décongelés en vrac en espérant que le goût suive. Ici, on nous sert un ragoût de suppositions, relevé d’une sauce aigrelette à base de caricatures. Le résultat est à la hauteur : indigeste. Reconnaissons-le cependant : il amuse.
Répondre point par point serait accorder de l’importance à ces - petites - attaques d’arrière-cuisine. Ce n'est d'ailleurs pas le temps ni le lieu. Notre préférence va à une autre recette inratable : celle du travail de fond, du projet réfléchi, du dialogue avec les habitants, des ateliers qui dessinent intelligemment une vision pour Chartres en 2026, 2030 et surtout en route pour un 2050 ambitieux. Pendant que certains s’agitent et se divisent à l'office façon gribouille, d’autres s'unissent et cultivent patiemment des idées, des projets fédérateurs, respectueux de toutes les générations et de toutes les sensibilités. En toute transparence et avec une volonté d'ouverture rafraîchissante.
Prenons un brin de recul sur ce rot digestif municipal : qui amuse-t-il ? Les électeurs convaincus ? Les atterrés ? Mais surtout, qui fait-il fuir ? Comme chacun sait, les forêts qui poussent font moins de bruit que l’arbre qui tombe.
Rendez-vous en 2026, autour d’une table bien garnie, avec des idées solides et des débats apaisés. D’ici là, bon appétit !
Signé : un épicurien municipal...