Notre système de retraite par répartition a fait ses preuves : créé au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale dans le sillage du Conseil National de la Résistance, il existe depuis 78 ans et il est apprécié de la grande majorité des Français : il est fondé sur la solidarité entre générations, sur le principe d’une retraite conçue comme un salaire différé, sur la cotisation des salariés et des employeurs. Il a été un puissant moteur de progrès social, qui a permis à plusieurs générations d’être protégées des incertitudes du lendemain et de voir progresser la durée de temps enfin libéré pour la vie individuelle et familiale, associative et civique.
Copié ou envié par bien d’autres pays, ce modèle serait en danger. Telle est la raison invoquée par le gouvernement Macron-Borne pour imposer sa contre-réforme au pas de charge. Qu’en est-il ?
On voudrait nous faire croire qu’il y aura pendant quelques années un problème de financement que seul l’allongement de la durée de travail pourrait résoudre, alors que d’autres sources de financement seraient créatrices de progrès et de droits nouveaux : égalité salariale entre hommes et femmes, augmentation des salaires dans la rémunération du travail, taxation du capital…
Alors deux ans de plus de travail et de cotisation (ou de chômage) pour tous ?
Il y a un loup ! C’est le capital financier qui veut sa part du gâteau et qui pousse à un système de retraite par capitalisation individuelle : chacun économisant sur ses revenus de quoi constituer une cagnotte qui, si tout va bien, pourrait lui rapporter de quoi arrondir sa fin de vie. Les systèmes d’assurance, les fonds de pension n’ont rien de solidaire (chacun et chaque génération pour sa pomme) ni de garanti (jouer sa retraite en bourse ?), rien de social (au contraire, ils contribuent à fragiliser et réduire la rémunération du travail, et à creuser le fossé entre ceux qui pourront mettre de l’argent de côté et les autres). Fin de l’espoir d’une société solidaire.
C’est la retraite à 64 ans qui :
- mettrait elle-même en danger le système par répartition ;
- accroîtrait les injustices : les métiers pénibles et les personnes salariées qui ont commencé jeunes seraient les premiers pénalisées ;
- accroîtrait les inégalités : le report à 64 ans augmenterait encore l’écart entre les retraites des femmes et celles de hommes ;
- ne permettrait même pas de bénéficier des 1200€(brut) annoncés à grands cris.
Et la retraite à 64 ans, c’est deux ans de vie en bonne santé volés à celles et ceux qui ont déjà travaillé, et pour les jeunes c’est la crainte de voir disparaître complètement la perspective de la retraite.
Voilà ce qu’ont bien compris des millions de Françaises et Français, des dizaines de milliers d’Eurélienne et Euréliens.
Voilà ce que la très relative majorité parlementaire, et parmi eux les députés Kasbarian, Marleix, Lamirault et Vigier, les sénateurs de Montgolfier et Guéret et la sénatrice Deseyne, espèrent voter en douce, contre l’avis absolument majoritaire de la population.
Les forces politiques de gauche et écologistes de l’agglomération chartraine soussignées :
- demandent le retrait pur et simple du projet de loi Borne-Macron ;
- appellent à manifester le 7 mars, à bloquer le pays ;
- soutiennent toutes les personnes mobilisées pour la défense de leurs droits et de leurs conditions de vie, au travail comme à la retraite ;
- demandent aux parlementaires du département de cesser de soutenir cette contre-réforme antisociale, antidémocratique ;
- se prononcent pour maintenir et renforcer les principes fondateurs de notre système de retraites ;
- annoncent de prochaines initiatives communes : tractages, points de rencontres, meeting…
Signataires : Allons enfants, PCF, LFI, Ensemble !, EELV, Génération écologie, PS, Chartres écologie.