En dix-neuf ans d’un règne sans partage à la fin du présent mandat (2014-2020), mesurons aujourd’hui la situation dans laquelle Jean-Pierre Gorges aura laissé notre bassin de vie dans les domaines des solidarités et de l’écologie.
SOLIDARITES et SERVICES A LA POPULATION : des citoyens toujours plus isolés
L’élargissement du périmètre communautaire et la mutualisation des moyens – engagée à marche forcée par le président de Chartres Métropole – centralisent l’administration locale et éloignent toujours un peu plus les citoyens des services collectifs.
Si de nombreux élus de petites communes périphériques se sentent soulagés des services rendus par l’agglomération, c’est leur capacité d’entendre, de relayer et de répondre aux attentes de leurs administrés qui se trouve extrêmement réduite. De plus, la centralisation généralisée ne peut garantir l’adéquation des réponses données aux problématiques locales.
Le projet de pôle administratif, digne des « machines à gaz » qui fleurissaient dans les années 1960 au cœur des villes nouvelles, illustre cet anachronisme qui obligera à l’heure des démarches en ligne à aller chercher ses sacs poubelles au centre-ville de Chartres. Un guichet unique pour 100 000 contribuables, voilà le tribut à payer pour un somptueux palais !
Par ailleurs, le précaire équilibre affiché entre baisse de l’imposition locale (pour les Chartrains seulement, et à dose homéopathique) et l’annonce d’investissements de prestige s’est fait au prix d’une stagnation, voire d’une diminution des services rendus aux plus faibles :
- aucune création de lit en secteur public pour l’accueil des personnes âgées dépendantes,
- service minimum pour l’animation jeunesse et enfance,
- très faible développement de l’accueil de la petite enfance,
- délaissement des structures d’aide sociale aux plus précaires, dont le Foyer d’Accueil Chartrain.
ECOLOGIE : au royaume du « green-washing »
Pour couper l’herbe sous le pied des infatigables écolos, tous les projets gorgiens sont évidemment estampillés verts, mais la peinture s’écaille vite à l’examen de la réalité :
- plan vert et continuité écologique de l’Eure : plus il s’étend et plus la végétation et les îlots de biodiversité « sauvage » disparaissent. L’écosystème s’effondre sur la promenade balisée du dimanche, au point même que les modifications de la prairie de Luisant vont permettre à la minoterie Viron d’étendre son parking à poids-lourd dans un méandre de notre rivière,
- derrière la vitrine de la boutique du vélo – les 2 roues sortent difficilement du centre-ville -, se cache l’absence de politique cyclable. Pistes dangereuses créant des situations de conflits avec les piétons ou détours interminables font des cyclistes du quotidien de courageux activistes. Au contraire des territoires cyclables dans l’agglomération chartraine, le trajet est toujours plus long à vélo qu’en automobile,
- des jardinières ornent désormais la place de la Planche aux Carpes et le haut de la Butte des Charbonniers à Chartres pour célébrer la production locale de légumes… afin de mieux cacher les décisions prises pour affaiblir l’agriculture locale et condamner les perspectives de développement des filières d’alimentation courtes. En effet, le soutien au projet d’autoroute A154 et la suppression des zones agricoles du PLU chartrain contribuent au mouvement général et catastrophique de disparition des terres arables au mépris des générations futures tandis que l’ouverture prochaine de la nouvelle cuisine centrale rendra difficile les approvisionnements locaux. En effet, aucun maraîcher bio ne sera en mesure de satisfaire aux besoins d’une usine agro-alimentaire d’une capacité de 15 000 repas/jour destinée à faire manger la même chose à tous les écoliers, hospitalisés, personnes âgées, personnels communaux de l’agglomération !
- l’arbre, ce grand ennemi : seule constante de la politique gorgienne, le dégoût des arbres qui n’ont pas été plantés sous son mandat. A ce titre, ont disparu les alignements des boulevards Chasles et de la Résistance, comme les tilleuls de la place du Cygne ou le bosquet sauvage à l’arrière du moulin Hébert, autant de vénérables climatiseurs urbains et naturels. Ils sont le plus souvent remplacés par des sujets en pots livrés à leur taille adulte, de quasi bonsaï perfusés par réseau souterrain.
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Prochain épisode (5/6) : ECOLO, SOLIDAIRE et CITOYEN, le projet à construire pour 2020.