Bas les masques ! Ce mercredi 17 mars, seulement 21 délibérations sont au programme, et de cette séance à deux visages, la cruelle vérité finit par surgir…
A l’occasion de sa présentation préalable au débat d’orientation budgétaire, Franck Masselus annonce fièrement, sous de rares applaudissements, que le pôle administratif tant attendu nous accueillerait pour siéger début juin : un étrange mélange de soulagement et d’incrédulité traverse alors l’assemblée !
Etrange atmosphère jusqu’à la seizième délibération : à toutes les interventions des opposants assumés de Chartres Ecologie et Chartres à Gauche au sujet du budget, de la dette, de la participation aux opérations immobilières privées ou de l‘installation d’un parcours d’accrobranche privé dans le jardin André-Gagnon, une seule réplique stéréotypée de Jean-Pierre Gorges : « Merci pour vos remarques et vos affirmations, délibération suivante… », à une variante près qui m‘est adressée : « Merci de nous informer de ce que vous auriez fait à notre place, mais les Chartrains n’ont pas voulu de vous ».
Une seule information délivrée lors de cette séquence bien monotone grâce à la question complémentaire posée par Olivier Maupu au sujet du parc André-Gagnon (et de la tyrolienne au-dessus du boulevard Charles-Péguy), par Karine Dorange : « Non, nous n’avons pas exploré d’autres lieux possibles, le prestataire privé nous a demandé celui-là ». C’est beau la volonté politique !
Ladislas Vergne réussit pourtant à son insu à réveiller une assemblée assoupie en donnant à l’occasion de sa seule intervention du « M. le Président » à J-P Gorges, ce qui a permis à notre maire au grand bonheur de son fan-club hilare d’annoncer : « Merci mais il faut attendre encore un peu, soyez patients».
C’est à l’occasion de l’exposé par Olivier Maupu de nos interrogations et oppositions au projet de modification simplifiée du Plan local d’urbanisme (PLU) que la nature de notre premier magistrat reprend ses droits : « Vous affirmez, vous donnez des leçons, etc. », tout cela en distribuant les bons points entre les opposants : « C’et une bonne intervention, M. Provost (…), vous ne comprenez rien, M. Guillemain (…), méprisable, M. Maupu… », tout cela conclu par la leçon d’arithmétique électorale donnée dès la première séance du mandat : « 85% des Chartrains ont validé ma politique ».
À vrai dire, il est bien difficile de comprendre ce qui, à ses yeux, serait tolérable de notre part : quand nous posons des questions, « C’est trop tard, il fallait le faire en commission » ; quand nous commentons et critiquons les décisions à la lumière des réponses (ou de l’absence de réponse) données en commissions « Le règlement vous interdit de lire des motions, vous avez la presse pour exprimer vos opinions. » Je demande, en vain, le rôle que nous pourrions alors bien jouer dans cette assemblée démocratique…
Le clou de la soirée se produit lors ma désormais traditionnelle intervention au sujet du pôle gare, qui déclenche le « coming out » climato-sceptique du Maire, clou de la soirée.
Je dénonce en effet l’irresponsabilité de l’exécutif qui, face aux enjeux du dérèglement climatique, ose supprimer du projet la « coulée verte » initialement dessinée au cœur de l’îlot SERNAM. En réponse à cette accusation claire et politique, le Maire se lance alors dans une diatribe anti-écologiste, outrepassant toutes les caricatures habituelles :
« Les problèmes écologiques sont un outil pour faire de la politique (…), dans vingt ans, la mode sera à autre chose (…), ça n’est qu’un fond de commerce pour vous (…), c’est bizarre, le réchauffement s’accélère juste au moment où les partis écolos commencent à se structurer (…), le climat c’est planétaire, c’est une blague de croire qu’on changera quoi que ce soit en plantant des arbres à Chartres (…), dans le cœur de Chartres au Moyen-Âge, il n’y avait pas d’espaces verts et on ne se plaignait pas de la chaleur. »
Jean-Pierre Gorges me dit qu’il est bien satisfait que la séance soit filmée pour que les Chartrains entendent les énormités que je prononce ; je lui retourne le compliment et vous invite vivement à visionner le dernier quart d’heure de la séance, accessible sur le site Internet de la ville : son quart d’heure de vérité !
Jean-François Bridet
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