Jeudi 16 juillet avait lieu le premier conseil communautaire de la mandature. D’une importance majeure, le principal point à l’ordre du jour de ce conseil était l’élection à la présidence, l’élection des vice-présidences et du bureau de la communauté d’agglomération « Chartres Métropole ». Enjeu déterminant pour les 66 communes qui la composent et lui confient diverses compétences telles que le développement économique, la gestion de l’eau, des déchets, des transports ou encore l’habitat social.
Les élus de Chartres Écologie (Chantal Vinet, Quentin Guillemain, Brigitte Cottereau) s’activaient en coulisse depuis plusieurs semaines afin qu’une candidature non chartraine et alternative au président sortant qui rempilait pour un troisième mandat puisse émerger, malheureusement sans succès. Force est de constater que tous ont bien intégré ce que veut dire s’opposer au roi et à sa cour sur son territoire. Nous ne souhaitions pas que l’élection à la présidence puisse se faire sans que le projet du sortant puisse être exposé et débattu. Il s’agissait ici de montrer au régnant qu’une opposition (aussi minoritaire soit-elle) existe, qu’elle proposerait un projet d’avenir et qu’elle ne se tairait pas.
Nous avons donc décidé, malgré cela, de porter l’alternative à travers ma candidature afin que l’exercice démocratique puisse avoir lieu. Deux projets qui s’opposent pourraient donc être soumis aux votes des 112 conseillers communautaires.
Ce fut un drôle d’exercice que d’être le quasi benjamin de l’assemblée, à son premier mandat et de se confronter à une telle nomenclatura. J’étais préparé. Mon combat contre Lactalis, mené depuis plusieurs années, permet de relativiser l’adversaire auquel je faisais face et, dès lors, de dépasser les tension et appréhension d’un tel exercice.
En campagne depuis plusieurs jours auparavant, j’ai vite compris que nous ne pourrions compter que sur peu d’élus courageux pour le soutenir. Les propos en « off » étaient encourageants, plein de bons conseils, mais difficiles à transformer en votes utiles. C’est ainsi que même les opposants attendus à Jean-Pierre Gorges se sont abstenus par volonté de ne pas se fâcher avec le régnant et de se voir couper les vivres, reléguant l’assemblée en chambre d’enregistrement et donnant ainsi au sortant un blanc-seing pour appliquer sa politique destructrice.
Le résultat fut sans appel après une écoute attentive de tous et un vote solennel à bulletin secret : 88 voix en faveur de Gorges, 9 voix pour ma candidature, 11 blancs et 2 nuls. Bien que le vote soit secret, il est utile que chacun puisse assumer ses choix. Sachez, chers électeurs, que la majorité de gauche de Mainvilliers s’est abstenue, sachez également que la voix de Chartres à Gauche, pourtant considérée dans l’opposition chartraine, s’est également dirigée vers l’abstention. Que chacun puisse assumer ses choix vis-à-vis de ses électeurs !
Mon discours prononcé le 16 juillet, disponible sur cactus.press, portait un projet clair : redonner du poids démocratique au conseil communautaire, respectueux de l’ensemble des communes et des sensibilités du territoire ; défendre des équipements de proximité dans les communes afin de revitaliser l’ensemble de l’agglomération et un rééquilibrage des dotations communautaires entre Chartres et les autres communes ; enfin, porter un projet de transformation écologique pour les 66 communes co-élaboré avec les équipes municipales élues.
L’exécutif de 15 vice-présidences et 7 conseillers délégués a pu démontrer la main-mise de Chartres sur la collectivité. Malgré notre souhait de pouvoir représenter l’opposition du conseil communautaire au Bureau de Chartres Métropole et dans différentes instances, nous n’avons pu disposer que de quelques strapontins en faveur d’absence de candidatures.
C’est ainsi que Brigitte Cottereau pourra siéger au Centre intercommunal d’action sociale, à la commission consultative d’élaboration et de suivi du 2ème programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés, et au Conseil d’Administration de la Régie Chartres métropole Traitement et Valorisation. En ce qui me concerne, je participerai à la commission de compatibilité avec le Schéma de cohérence territorial de l’agglomération.
Parmi les 83 délibérations à l’ordre du jour, les indemnités des élus et les frais de représentation. Ces derniers permettent à Jean-Pierre Gorges de disposer d’une enveloppe forfaitaire de 1 500 euros pour ses frais de représentation en tant que président d’agglomération. Nous n’avons pas manqué de souligner qu’ils s’ajoutent aux 2 000 euros votés en conseil municipal de Chartres pour le maire. Ce sont donc au total 3 500 euros qui, chaque mois, sont versés au maire/président pour ses frais de représentation, auxquels s’ajoutent, bien entendu, les indemnités d’élus de plus 8 000 euros lui permettant d’obtenir le maximum autorisé par la loi. Sans oublier les indemnités liées à la gestion des organismes para-municipaux et para-intercommunaux (SEM et SPL)…
Mais pourquoi parler argent ? Tous comprendront ici l’intérêt que peuvent avoir les élus à cumuler les mandats : présidents ou vice-présidents de l’agglomération, maires ou adjoints au maire, vice-présidents du conseil départemental, établissements satellites de la ville ou de l’agglomération où les postes exécutifs sont rémunérés…
Le compte administratif 2020 ainsi que le rapport sur la dette ont également pu être débattus grâce à nos seules interventions. La dette de Chartres Métropole s’élève ainsi au 1er janvier 2020 à 288 millions d’euros (259 millions au 1er janvier 2019) pour atteindre une capacité de désendettement de 9,5 années (7,7 l’année précédente), si aucune dépense d’investissement n’était réalisée.
Les autorités considèrent le seuil de vigilance à dix ans. Nous avons rappelé que ce seuil serait sans aucun doute dépassé dès l’année prochaine, montrant dès lors la gabegie dont fait preuve l’équipe Gorges dans les dépenses massives destinées aux équipements tels que le pôle administratif du centre-ville (qui fait déjà état de plus de trois ans de retard) et du « Zénith » du pôle gare. Des projets pharaoniques que nos communes ne peuvent se permettre.
Quentin Guillemain, élu Chartres Écologie.