Le deuxième conseil municipal du 4ème mandat de JP. Gorges m’a permis, aux côtés de Brigitte Cottereau et de Quentin Guillemain, de mesurer toute la difficulté de notre tâche à venir pour représenter les électeurs de Chartres Ecologie.
Loin de la conviviale disposition en U du conseil d’installation, nous sommes désormais relégués « au fond de la classe », sur le rang qui rassemble tous les élus d’opposition. Parmi ces neuf conseillers, notre statut de leaders à la sortie des urnes nous permet de figurer au casting du maire à la place honorable d’ennemis jurés. Gaël Garreau et ses amis bénéficient d’une indifférence polie tandis que Jacqueline Marre et Boris Provost semblent jouir d’une sympathie très paternaliste de la part du maire.
Quand les questions de nos collègues sont reçues avec une attention feinte ou qualifiées de pertinentes, les nôtres sont assez systématiquement tournées en dérision quand elles ne nous valent pas, de surcroît, des remarques d’ordre personnel, voire des menaces :
L’intervention détaillée de Quentin Guillemain au sujet de la dette municipale est qualifiée de « minable et mensongère » par le maire qui lui précise qu’il « commence très mal » et que comme le dit Laspalès (à chacun ses maîtres…) : « il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes….. ! ».
Il n’est pas exclu d’être attaqué nominativement même lorsqu’on n’intervient pas. Ainsi, à l’occasion de sa réponse à la prise de parole de Boris Provost mettant en cause l’intérêt des programmes d’investissement, notamment le pôle administratif, le maire déroule sa litanie habituelle où il se permet d’affirmer : « les exigences initiales de l’Architecte des Bâtiments de France ne nous ont pas permis de réaliser la totalité du projet au début du chantier, sabotage à la ficelle un peu grosse qui nous a coûté 3 millions d’euros. Ses avis étaient sûrement dictés par vous-même, monsieur Bridet, (en me désignant du menton), d’ailleurs, après mon intervention auprès du préfet de région, elle n’a pas pu rester à Chartres……… ! »
Cet exemple illustre le mécanisme qui vise à dissuader peu à peu toute expression de l’opposition ; en effet une minute de parole libre se paye par quinze minutes d’un insupportable monologue du maire qui mélange l’autocongratulation aux considérations de politique nationale, sans évidemment laisser la place à la contradiction. Lundi soir, le discours oscillait entre la célébration du vote massif des « quartiers » pour sa liste sortante et les moqueries adressées à notre programme écologique.
Il a notamment été question des innombrables arbres plantés depuis 2001 (c’est-à-dire 100 par an…) avec le regret que ceux du boulevard de la Résistance soient devenus aussi grands (en réalité, ils n’ont quasiment pas grandi) au risque de ne plus permettre les projections de Chartres en Lumière. De même, relatant sa visite du jour sur l’esplanade de la gare, il dit espérer que les quatre ou cinq arbustes récemment plantés ne grandissent pas trop……au risque de cacher le magnifique bâtiment des voyageurs (qu’il voulait initialement raser !). Les arbres et les trottoirs en herbe, c’est à la campagne, si l’on plantait une forêt devant la gare, les voyageurs s’y perdraient !
Aucune exagération dans mon récit, ces propos insensés étant tous accueillis par des gloussements de contentement sonores du maigre public presque tout acquis au maire.
Il nous reste à réfléchir aux méthodes responsables, créatives et solidaires qui nous permettront de faire entendre notre voix sans relancer le despote local dans son one man-show mensuel !
Jean-François Bridet