« LA VILLE DE CHARTRES S’HABILLE EN DECAUX, ça fait chic ! », Jean-Pierre Gorges, 10 décembre 2020. Ce beau titre m’a été offert sur un plateau d’argent par Monsieur le maire de Chartres à quelques minutes de la fin d’un 6ème conseil municipal s’achevant à 00h15.

Les 83 délibérations à l’ordre du jour justifient que la séance soit avancée à 18h30 au lieu de l’horaire habituel de 20h30. Les élus d’opposition sont tous présents à 18h30 dans la salle Ravenne, choisie pour respecter les règles de distanciation, tandis que Jean-Pierre Gorges et sa majorité y entrent à 18h40 pour une ouverture de séance à 18h50, sans la moindre excuse du retardataire : nous ne sommes pas encore couchés !

Je suis surpris d’entrée que mes demandes de précisions au sujet de quatre « décisions du maire » ne fassent l’objet d’aucune raillerie, mais satisfait qu’elles permettent au maire de préciser l’abandon du projet de reconstruction de la Porte Guillaume : un probable aménagement mémoriel avec une éventuelle reconstruction partielle contemporaine succèderont au projet initial, sous réserve de mécénat.

Le naturel revenant au galop, Quentin Guillemin fait les frais des premières attaques personnelles à l’occasion de sa demande d’amendements au règlement intérieur du Conseil municipal, dont l’essentiel est voté. Il est qualifié par J-P Gorges de « (…) stalinien, ça confirme votre attitude que j’observe depuis quelques mois ». Plus tard, Olivier Maupu est assimilé à un « petit juge qui fait peur », tandis que je finis par hériter du terme de « fielleux » ! Bonus pour Quentin, comparé à un commissaire du peuple ! Malgré des interventions aussi critiques que les nôtres, Brigitte Cottereau ne bénéficie pas du même traitement de faveur : les personnes de sexe féminin lui font-ils peur ?

Les débats que nous animons par nos interventions, en alternance avec les élus de Chartres à Gauche, offrent au maire, et à lui seul (les adjoints sont toujours aussi muets), une tribune pour faire briller la magnificence de sa personne et de ses réalisations : « un pôle gare modèle pour la SNCF, le quartier des Clos (ex-Beaulieu) : un exemple national pour l’ANRU, j’explique les mécanismes du logement social aux ministres, j’avais fait nommer une mission à l’assemblée nationale qui a fait tomber un projet de loi de Sarkozy ; je ne me suis pas fait que des amis, mais depuis, Carla est venue chanter au théâtre et Nicolas était assis à côté de moi ». Moi, moi, moi, moi, moi…

Gaël Garreau (LREM) n’est pas resté silencieux ce soir : au vu de l’heure tardive et du nombre de délibérations restant à voter, il déplore le trop grand nombre de questions et de prises de paroles des autres élus d’opposition. Il évoque l’utilité suffisante des commissions (pour ce conseil, une seule commission générale !). Et le débat public ? Cette unique contribution au nom de LREM lui vaut la deuxième salve d’applaudissements des élus de la majorité (la première a été pour la prise d’écharpe de M. Lizurey, nouvel adjoint remplaçant M. Guéret, désormais sénateur).

Je rétorque à sa suite que le problème de la durée des échanges ne tient pas au nombre de nos interventions d’une à deux minutes chacune, mais aux 15/20 minutes des réponses – digressives et souvent hors sujet – de Monsieur le Maire. Ce dernier précise à ce sujet que ses proches lui demandent de faire moins long car, ainsi, il forme et instruit les conseillers d’opposition que nous sommes !

Au-delà de la légitimité du débat démocratique, nos remarques, critiques et questions permettent toujours de dévoiler officiellement des informations majeures :
• La résidence Marcel-Gaujard pour personnes âgées, située en basse ville, sera intégrée au projet de nouvel EHPAD prévu à Rechèvres ; elle deviendra la nouvelle auberge de jeunesse dont le site actuel sera cédé à un promoteur immobilier.
• L’école privée Guéry (actuellement place Châtelet) déménagera dans un établissement neuf qui sera construit face au collège Sainte-Marie aux abords duquel la circulation est très problématique aux heures de début et fin de cours. La place Roger-Joly, récemment refaite à neuf dans le cadre de la ZAC Courtille n’a pas été conçue pour accueillir cette nouvelle école. A cette problématique, Gorges répond que c’est ainsi qu’il fait évoluer les mobilités des Chartrains : « Je crée des conditions de blocage dans certains secteurs, cela oblige les gens à trouver d’autres itinéraires, et ça finit par se régler tout seul… »

Jean-François Bridet, conseiller municipal Chartres écologie

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