Terre brûlée
Juste avant la « trêve des confiseurs » et la fin de l’année 2024, les derniers mètres cubes de béton ont été coulé au pourtour de la cathédrale pour en parfaire le sarcophage minéral et stériliser définitivement ses abords.
Quelques dizaines d’arbres adultes ont encore été abattus avenue Joseph-Pichard à la Madeleine, ce qui annonce la disparition totale et rapide du bosquet dont profitait les riverains depuis la naissance du quartier. Il n’y avait pourtant aucune urgence à agir : les précédents promoteurs qui devaient y construire ont jeté l’éponge, et le permis de construire du nouveau projet n’a pas encore été délivré…
A Chartres aussi règne la tactique de la terre brûlée utilisée de sinistre et longue mémoire par Néron, Attila ou Alexandre le Grand, bienfaiteurs de l’humanité s’il en est.
Pourtant, puisque c’est la démocratie qui règne, nous pourrions imaginer qu’à quinze mois des prochaines élections municipales, l’équipe en place cesse de commettre l’irréversible afin que restent possibles et réalisables des projets alternatifs susceptibles d’être préférés demain par les électeur(ice)s.
Il serait « fair-play » de ne pas insulter l’avenir en laissant libre le champ des possibles : il est certes de la responsabilité du maire de continuer à entretenir, conforter, voire expérimenter, mais il serait d’intérêt public et démocratique qu’il s’interdise toute démolition de construction publique, toute destruction de patrimoine naturel, tout terrassement de projet impossible à livrer rapidement.
Ralentir un peu pour une démocratie apaisée pour une ville apaisée…
Jean-François Bridet