Stopper la cavalerie avant la cata
Ils sont nombreux, les Chartrains, à s’esbaudir naïvement devant les réalisations (en cours) de la municipalité de Chartres. « Ce type (ndlr : Jean-Pierre Gorges) est un magicien : il n’arrête pas d’investir tout en parvenant à baisser (ndlr : un peu) les taux de fiscalité locale ».
Cactus va les décevoir. Il y a pas de magie derrière tout cela, simplement une stratégie de court terme : Le maire Jean-Pierre Gorges et son grand argentier Franck Masselus financent leurs projets en endettant massivement la ville. La dette de Chartes est ainsi passée de 30 millions d’euros en 2002 à 100 millions d’euros en 2020. Cela représente 2 500 euros par Chartrain (700 euros en 2002), plus du double de la moyenne des communes de même taille ! Des emprunts qu’il faut évidemment rembourser, en capital et intérêts (ces derniers sont heureusement peu importants actuellement, mais pour combien de temps ?). Et cela réduit d’autant la capacité d’autofinancement de Chartres.
Pour ses investissements chartrains, Jean-Pierre Gorges a trouvé un autre filon : intégrer un nombre considérable de communes dans Chartres Métropole (66 aujourd’hui, contre 7 en 2001), synonymes de recettes nouvelles. Sauf que le filon est en train de s’épuiser : la dette de Chartres Métropole dépasse 250 millions d’euros début 2020 (126 millions en 2013). En additionnant les dettes de Chartres et de l’intercommunalité, la dette par Chartrain atteint 4 000 euros !
Cactus se couvre de sueurs froides – bientôt, ce sera votre tour – à cause des dettes – plusieurs centaines de millions d’euros – accumulées par la douzaine de structures para-municipales et para-intercommunales (Chartres Développements immobiliers, Chartres Aménagement, Chartres Métropole Transports, etc.), garanties en partie par la ville de Chartres auprès des banques. Autant de bombes à retardement.
La priorité absolue de la nouvelle majorité municipale élue en 2020 sera d’inverser la spirale suicidaire de l’endettement. Il faudra coûte que coûte annuler les projets d’investissement dispendieux. Sinon, une hausse massive des impôts sera inévitable, comme dans la seconde moitié des années 1990 au début du quatrième mandat consécutif du maire socialiste Georges Lemoine… De quoi apporter de l’eau au moulin de ceux qui affirment que l’histoire se répète.
Gérard Leray