SportExpress : c'est la mer qui prend l'homme...
Une si belle histoire qui tourne au drame, des cyclistes robotisés, un intérimaire qui s'éclate et un Real éternel... L'actualité du sport vue au-delà du simple résultat.
Elle n'a pas fait les gros titres de la presse sportive, mais c'est avec cette émouvante mais dramatique histoire d'un sportif amateur que nous ouvrirons cette chronique en forme d'hommage à un passionné de la mer...
Une passion... Cette course, Cap Martinique*, « C'est un rêve qui se réalise (…) Quarante ans que j'en rêve (…) Ce n'est que de la joie. J'ai vraiment envie de m'éclater (…) »
A 63 ans, Philippe Benoiton, vétérinaire reconnu et apprécié à Angers, a découvert la voile à son enfance et régaté dès ses quinze ans. Skipper de son premier bateau à 19 ans, il a navigué en Méditerranée et aux Antilles et participé en tant qu'équipier à des Spi Ouest-France. Croisiériste, il il rêvait surtout d'une traversée de l'Atlantique...
Alors imaginez son bonheur de cette première "transat"... « Pour moi, une Cap Martinique réussie, ce serait d'arriver juste après l'arrivée de ma femme et de mes filles qui seront à Fort-de-France », avait-il lancé au départ de La Trinité. Le sort en a décidé autrement. Elles n'y sont pas parties... Voguant au ralenti, son bateau a été repéré au large des côtes espagnoles sans que les skippers du voilier L'Opale, détourné pour la circonstance sur zone, ne puissent monter à bord en raison de l'état de la mer. D'abord porté disparu au large des côtes espagnoles, le corps du navigateur amateur angevin a été retrouvé sans vie au large du Cap Finisterre...
« C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme (...). Il est parti marin, mais c'était son destin », chante Renaud...
* Course transatlantique créée en 2022 pour navigateurs solitaires ou en double, chaque bateau devant porter les couleurs d'une cause de développement durable ou sociétal.
Des mots...
Robots. « Etre intelligent sur un vélo, ça devrait être une qualité, ça ne l'est plus. » Mais surtout : « On a robotisé les coureurs (…) Le coureur est devenu un producteur de watts... » Marc Madiot a toujours son franc-parler quant à l'évolution du cyclisme. L'entretien, concernant la sécurité des coureurs (après les nombreuses chutes de ces dernières semaines), accordé à Philippe Le Bars et Alexandre Rous dans L'Equipe (20 avril) en est la preuve. Et l'ex-double vainqueur de Paris-Roubaix (1985,1991) de dénoncer les GPS et les capteurs de puissance qui hypnotisent les coureurs, les oreillettes qui déconcentrent, le matériel hyper sophistiqué, les freins à disque, les guidons rétrécis et des vélos de plus en plus rapides. « Avant le cyclisme était un art de vivre. Aujourd'hui, c'est devenu un métier », a t-il conclu, un tantinet amer.
Intérimaire. « Au départ, je voulais vraiment aider et je me suis rendu compte qu'à ce poste-là, je m'exprime, je prends beaucoup de plaisir... » Pierre Sage, de directeur du centre de formation à entraîneur, il a pris la place de Fabio Grosso. A ce moment, Lyon était relégable. Depuis son inattendue prise de fonction fin novembre, l'OL s'est retrouvé au point d'envisager une place européenne. La défaite (1-4) de dimanche au Parc ne devrait pas freiner cette remontée. Reste à savoir si John Textor, le patron américain de l'OL, ne voudra pas d'un remplaçant au nom plus ronflant que celui de l'intérimaire...
… et des chiffres
17. Eternel Real. En éliminant aux tirs au but le tenant du titre Manchester City, le Real Madrid s'est qualifiée mercredi dernier pour sa 17e demi-finale de Ligue des champions, la 12e sur les 14 dernières éditions. Derrière, suit le Bayern Munich avec treize présences dans le dernier carré. Pour mémoire, le club madrilène a remporté la prestigieuse épreuve quatorze fois. Si d'aventure, le PSG et le Real se retrouvent en finale, Kylian Mbappé, probable futur madrilène, saura-t-il empêcher un quinzième succès ?...
6. Le chiffre du week-end pour le PSG. Avec samedi, en demi-finale européenne, l'équipe féminine qui menait 2-0 à la 80e minute face aux Lyonnaises et s'est fait remonter 3-2, encaissant trois buts en six minutes. C'est le même temps qu'il a fallu aux Parisiens dimanche en Ligue 1 pour assommer en début de match les Lyonnais avec deux buts entre le coup d'envoi et la... 6e minute. Fortunes diverses...
Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui en France, Ouest-France, sites internet).
JHD