SportExpress : de toutes les couleurs
Il y a des cyclistes Bleus qui en voient de toutes les couleurs. Et il y a des machos dans le foot et des Russes qui la fichent mal.
Du bleu au gris. Oui, le vélo français est passé par toutes les couleurs la semaine dernière. Du bleu pâle jeudi où Thibaut Pinot a été à quelques coups de pédales de gagner et « de tourner cette page de merde » et ces trois ans de galère, de découragement, d'avenir incertain à cause d'un dos récalcitrant. Et puis le lendemain, le bleu est devenu éclatant avec le terme de 1007 jours* de disette gâce à ce succès rageur sous la pluie et dans le froid autrichien du final du Tour des Alpes.
Bleu vif encore avec la victoire finale de Romain Bardet dans cette même épreuve qui venait récompenser son instinct de coureur et d'expérience et renforcer son moral avant de s'attaquer en mai au Tour d'Italie. « Thibaut et moi sommes passés par des moments compliqués après avoir été sur le devant de la scène. Mais on est encore là parce qu'on y croit », a commenté l'Auvergnat après le « Bravo mec ! » que se sont lancés les deux au pied du podium. Avec, enfouis dans leur tête, des rêves en Jaune et Rose...
Du bleu roi, on est passé au gris foncé dimanche lorsque Julian Alaphilippe, grand favori de La Doyenne (Liège-Bastogne-Liège) pris dans une chute à près de 80 km/h avec plusieurs dizaines de coureurs s'est retrouvé au fossé salement amoché. C'est Romain Bardet qui fut le premier à le secourir: « J'ai eu très peur. Il était à trois mètres en contre bas et disait "Je ne peux pas bouger, je ne peux pas bouger" (…) Ça a duré une éternité... ». Bilan : un hémopneumothorax, deux côtes et une omoplate cassées et une saison peut-être compromise. Et peut-être également une réflexion qui s'impose pour les instances du cyclisme sur ces trop nombreuses chutes d'un peloton qui roule de plus en plus vite. Pour que le gris ne devienne pas noir...
* La dernière victoire de Thibaut Pinot datait du 20 juillet dans le Tour 2019 avec l'arrivée au sommet du col du Tourmalet.
Roi des machos. Le 7 mai, la finale de la Coupe de France entre Nice et Nantes, sera arbitrée par Stéphanie Frappart. Une première dans l'histoire du foot français, voire international. Une nomination logique pour celle qui fut la première à officier sur un match de Ligue 1 et qui fut sélectionnée l'année dernière pour l'Euro. Mais plutôt que de s'en féliciter comme la plupart des acteurs du foot, certains pensionnaires de l'école des machos s'en sont offusqués. Le plus virulent a été le consultant de RMC, Jérôme Rothen, habitué des coups de gueule pour juste faire le buzz : « Mon dieu … pauvre football ! Pauvre FFF : C'est quoi son mérite ? » a t-il tweeté avant d'ajouter au micro : « Stéphanie Frappart, c'est une bêtise tous les mois. Moi, ça me dérange. » L'ex-Parisien doit oublier que lui aussi a dû faire des "bêtises" et que d'autres arbitres peuvent se tromper. Au fait, aurait-il dit la même chose pour "un" arbitre. On peut en douter... A l'école des machos, Jérôme Rothen est premier de la classe !
Contre et pour. Il y a les sportifs russes qui subissent le contrecoup de l'invasion de l'Ukraine comme, dernièrement, les tennismen interdits de Wimbledon même s'ils l'ont dénoncé comme Medvedev, numéro deux mondial. Mais il y a ceux qui affichent clairement leur soutien à la guerre. Ainsi le nageur Evgeny Rylov, qui vient d'être suspendu neuf mois par la Fédération internationale pour s'être affiché avec le "Z" des militaires russes lors d'une compétition en soutien à l'invasion. Et pire encore, le très jeune (15 ans) Artem Severiukhin, vainqueur d'une course de karting, s'est amusé au salut nazi sur le podium. Il a eu beau s'excuser, en larmes, il a perdu sa licence. Logique...
Ratés rattrapés. On a vanté ses trois buts contre le PSG, les trois autres contre Chelsea et ceux, nombreux, en Liga. Karim Benzema qui fait depuis plusieurs mois les beaux jours du Real a pourtant connus deux gros ratés la semaine dernière. Deux penalties détournés par le gardien d'Osasuna ! L'international français s'est néanmoins rattrapé avec une géniale roulette suivie d'une passe décisive en profondeur pour le but victorieux de Vazquez. Du grand art quand même...
(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, RMC, sites internet).
JHD