Seconde Guerre mondiale : du Débarquement au Prix des correspondants de guerre
Il aime cette ville de Bayeux, dont il a été le maire avant de passer le flambeau à Patrick Gomont. Jean-Léonce Dupont, président du Conseil départemental du Calvados, connaît la cité épiscopale sur le bout des doigts. Il a créé le Prix Bayeux-Calvados-Normandie des correspondants de guerre, qui monte en puissance chaque année. La 31e édition aura lieu du lundi 7 au dimanche 13 octobre 2024. Elle sera présidée par la journaliste anglo-américaine Clarissa Ward. La star de CNN est l’une des plus jeunes présidentes de l’histoire du Prix Bayeux.
Le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre est un rendez-vous international. Chaque année, un prix prestigieux est remis à des journalistes du monde entier, dans les quatre catégories de médias : presse écrite, radio, télévision et photographie. Le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, c’est également une semaine riche d’échanges, de rencontres, de débats avec le public. C’est aussi l’occasion de faire une pause pour comprendre l’actualité sous tous les angles. Et les sujets d’actualité ne manquent pas avec la guerre en Ukraine et le conflit Israël-Hamas.
Jean-Léonce, que représente pour toi le Débarquement ?
Bayeux est l’épicentre du Débarquement. Il y a eu des destructions massives autour, mais Bayeux est resté intact. Pour l’anecdote, Bayeux a failli être détruit après la guerre. À l’époque, il était question de faire tomber le bâti du XIVe siècle pour aménager un parking. Par bonheur, pour des raisons financières, cela n’a pas été fait !
Comment t’est venue l’idée de créer le Prix Bayeux des correspondants de guerre ?
Au 50e anniversaire, j’avais demandé au maire de Bayeux de l’époque, que la Ville réfléchisse sur la suite à donner à cette manifestation. J’ai mis en place le Prix Bayeux des correspondants de guerre en hommage à la Démocratie et à la Liberté. Bayeux en est vraiment le symbole avec en plus la Tapisserie qui reste quand même le premier reportage de guerre datant du XIe siècle.
Comment évolue ce prix ?
Année après année, cela marche fort. Maintenant, c’est toute une ville qui est mobilisée pour cet événement. Les scolaires sont concernés avec comme point de départ le prix des Lycéens.
La transmission fait partie des valeurs que tu t'emploies à promouvoir avec ce Prix...
Incontestablement. Aujourd’hui, c’est le regard des 15 ans avec une sensibilisation des photos. Les lycées normands travaillent sur le prix avec la rencontre de professionnels.
Comment fonctionne le prix Bayeux ?
Outre les lycées, il y a bien sûr le jury professionnel. On a développé des soirées thématiques avec la participation de milliers de personnes. Le comité d’organisation est coprésidé par le maire de Bayeux, le président du Conseil départemental et celui du Conseil régional.
Que peut y voir et découvrir le public ?
Des expos formidables avec des photographes exceptionnels. Il y a un salon du livre qui fonctionne super bien. Comme pour les classes de mer, on a des classes prix de Bayeux. On s’est également constitué une base de données incroyables sur tous les conflits que l’on pourra valoriser dans le futur.
À proximité du cimetière britannique, il y a ce chemin de mémoire très émouvant.
Nous avons voulu créer dès la première année un mémorial des reporters de guerre avec Reporters sans frontières. On y trouve un certain nombre de stèles où sont gravés depuis 1944 tous les noms des reporters morts dans les guerres à travers le monde. Il y a des listes effrayantes. À chaque dévoilement de plaque, nous vivons de grands moments d’émotion.
Quel est le symbole du Prix Bayeux ?
À Bayeux, on n’a pas les moyens de la prétention. Le prix de Bayeux est un lieu de rencontre avec la population. C’est un moment émouvant. On part de l’histoire de la libération de la ville et l’on se tourne vers la modernité et vers le contemporain à travers le Prix Bayeux-Calvados-Normandie des correspondants de guerre.
Interview réalisée par Pascal Hébert