Q-Park solidaire des commerçants ?

Q-Park fera-t-il preuve de solidarité ? On peut en douter… Pour les lecteurs qui ne le savent toujours pas, il est bon de rappeler que tous les parkings souterrains de la ville de Chartres sont gérés par une seule société privée : Q-Park, suite à un contrat de délégation de service public signé en octobre 2003 avec le maire, pour une durée de 32 ans (jusqu’en 2035). Objectif : gagner de l’argent et se le partager !

En effet, le contrat est à l’avantage de cette société. Ainsi les tarifs pratiqués ne peuvent qu’augmenter dans la mesure où la Ville est intéressée aux bénéfices. Si la recette annuelle passe au dessous d’un certain seuil, c’est la Ville qui doit compenser le déficit. Monsieur Gorges, signataire du contrat, est le premier responsable de cette situation. D’ailleurs a-t-il jamais eu l’intention d’essayer de modifier ces tarifs à la baisse ?

De toute façon, il n’a cure de la survie des commerces du centre-ville – il préfère voir les enseignes partir en périphérie – ce qui n’a pas empêché certains membres de l’association « les vitrines de Chartres » à appeler à voter pour lui ! Un comble…

Ces tarifs de stationnement souterrain sont très élevés en comparaison d’autres villes. C’est d’ailleurs une des causes qui décourage la venue des consommateurs au centre-ville et rend de plus en plus difficile la rentabilité des commerces, faute de bonne recette.

Beaucoup de commerçants et leurs salariés sont abonnés à un parking Q-Park. Cette dépense représente une charge non négligeable pour les petits commerces indépendants.

En cette période de confinement pendant laquelle les commerçants ont dû fermer boutique, on peut très bien comprendre que certains d’entre eux veuillent demander au gestionnaire Q-Park une suspension de paiement ou un désabonnement. En effet, ils ne viennent plus garer leur voiture dans ces parkings.

Mais le désabonnement à Q-Park n’est pas rapide : la demande de résiliation doit être faite avant le 10 du mois pour prendre effet à la fin du mois suivant ! Donc deux mensualités de perdues. La seule « faveur » que Q-Park consent serait de décaler les prélèvements, autrement dit « débrouillez-vous, on veut notre fric ».

Alors, une véritable question va se poser : si malheureusement certains commerçes ne se relèvent pas après la crise, il risque d’y avoir un « manque à gagner » pour Q-Park (moins de voitures de commerçants et de clients) autrement dit les bénéfices (réels ?) peuvent se transformer en déficit, lequel devra alors être payé à Q-Park par la Ville, donc par nous tous, clauses du contrat obligent !

Patrick Chenevrel