Moribond, le musée des Beaux-Arts de Chartres
A propos du musée des Beaux-Arts de Chartres, rappelons sa situation actuelle de longue et grande souffrance dont l’origine remonte à l’avènement de Gorges 1er. Faisons oeuvre d’histoire et rappelons ainsi tout d’abord, la volonté déterminée qu’il a manifestée dès 2001, de fermer le musée et de chercher une nouvelle destination (privée ?) à ce magnifique et emblématique lieu chartrain !
Gorges a ainsi commencé, au tout début de son mandat, par vendre l’immeuble jouxtant le musée, alors qu’il avait été acquis par la ville dans le cadre du projet de rénovation alors entrepris sous l’ère Lemoine avec l’intention louable d’y installer l’administration du musée pour permettre de libérer, au sein du palais épiscopal, de nouveaux espaces pour les collections et les expositions. Gorges Ier, lui, a préféré faire de cet immeuble des appartements (privés) de standing ! Ensuite, a commencé la valse des conservateurs dont étrangement aucun n’a pu tenir et se maintenir sous l’ère gorgienne.
La dernière conservatrice est en effet partie à l’automne 2017, au beau milieu du nouveau projet scientifique et culturel (PSC) du musée promis du XXIème siècle, dont au printemps 2017, elle avait présenté les orientations en séance publique du conseil municipal. Depuis, ce projet scientifique et culturel (PSC) a été finalisé, mais sans la participation (!) de son nouveau et 4ème conservateur que le musée attend toujours !
Rappelons aussi et surtout que Gorges a pu justifier sa totale inaction envers le musée par le fait que la ville n’étant pas propriétaire du lieu, ses grandes qualités de bon gestionnaire des deniers publics lui interdisaient d’entreprendre de quelconques travaux en dépit des obligations résultant du bail emphytéotique signé entre la ville et le département (*). D’où l’épisode tragi-comique que Gorges 3ème (profitant de l’absence de bail arrivé à échéance en 2013 et non renouvelé !) nous a donné à voir fin 2016, avec la fermeture brutale du musée au 1er janvier 2017, assortie d’un chantage à l’acquisition du lieu pour sa réouverture !
En juin 2017, la cession a bien été réalisée ; auparavant en mai 2017, elle avait été annoncée en grande pompe dans le bulletin paroissial « Votre Ville » (n° 167) qui avait titré « MUSEE DES BEAUX-ARTS : A L’AUBE D’UNE RENAISSANCE », avec à l’appui, un dossier dithyrambique de quatre pages entières pleines de promesses ! Aujourd’hui, en mai 2019, soit deux ans après, « LA RENAISSANCE » est restée à l’état de promesse, elle n’est toujours pas là, il ne se passe toujours rien, l’état d’abandon manifeste du musée perdure et a de quoi légitiment inquiéter, mais aussi celui des jardins dont l’accès par le tertre Saint-Nicolas a été fermé (?).
Quelle est donc aujourd’hui la situation exacte du musée ? La question se pose d’autant plus qu’au conseil municipal du 4 avril 2019, plusieurs délibérations concernant le musée, ont été « remballées », les explications gênées et embrouillées du maire n’ont pas été très éclairantes. Elles étaient même plutôt troublantes en raison du souhait qu’il a exprimé d’en faire une auberge espagnole, avec un « espace multiculturel (…), théâtre, musique, danse, lecture, (…) » …et pourquoi pas aussi, une boîte de rencontres comme a pu le faire fifille-rédak’chef d’Épik à l’occasion de la Saint-Valentin ! Et la DRAC « partenaire » du projet, elle en pense et en dit quoi de la chose ?
En bref, il s’agit là d’un vrai et préoccupant sujet qui mériterait qu’on s’y penche sérieusement pour savoir ce qu’il en est très exactement aujourd’hui ? Ce pourrait être un bon sujet journalistique pour l’Écho républicain qui pourrait maintenant se risquer à le traiter sans crainte de représailles, ses lecteurs chartains et/ou euréliens ont en effet le droit de savoir, et lui, il a l’obligation d’informer, c’est maintenant, à l’horizon des élections municipales, une impérieuse nécessité !
(*) Bon à savoir : depuis 2005, le CD 28 assure dans le cadre d’un bail emphytéotique, la charge totale (animation, gestion, entretien, travaux …) du château de Maintenon qui est la propriété d’une fondation privée. Apparemment sans poser aucun problème ! Alors quel pouvait bien être le problème entre deux collectivités publiques à propos d’un lieu public ouvert au public et financé par de l’argent public ?