Masselus bousculé à Rechèvres

Mardi 5 octobre, à la Maison pour Tous de Rechèvres, s’est tenue une réunion publique de présentation du rapport d’activité de l’année passée, par Franck Masselus, adjoint aux finances.
– 15 personnes à tout casser,
– 25 min de retard au départ,
– du Masselus de A à Z, très technique.

Dès l’introduction, comme pour tuer toute question sur le sujet, Masselus évoque l’institution d’une nouvelle taxe sur le foncier bâti au taux de 7,5 %, décidée « à une large majorité » par le conseil d’agglomération, par souci de « solidarité envers les communes ».

Un habitant s’offusque alors du dernier conseil d’agglomération dans lequel Gorges s’est permis de ne pas répondre à la demande de plusieurs communes en matière de participation aux équipements d’intérêt public au titre du fond de concours. Et le risque de perdre des communes au fort potentiel fiscal quitter l’agglomération, à l’image de Barjouville. Masselus ne se démonte pas et prend la défense de son mentor : certaines communes se sont opposées à cette taxe, elles ne peuvent donc prétendre à l’ensemble des participations qu’elles demandent.

Au moment d’aborder l’état d’avancement du pôle administratif, qui devrait « ouvrir ses portes au public pour la partie « front-office » le mois prochain, l’adjoint aux finances est déstabilisé par Patrick Chenevrel, vice-président de l’association Chartres Écologie, qui pointe les 50 mois de retard par rapport aux prévisions initiales, et le surcoût de cet équipement… Masselus parle d’un budget final à 48 millions d’euros. Ce que réfute Patrick Chenevrel qui évoque un coût total de près de 70 millions, établi en détail grâce aux éléments transmis par les services de la ville suite à la demande des élus de Chartres Ecologie (32 millions affichés au départ pour des plateaux nus, 48 millions à l’arrivée certes, mais c’est oublier 20 millions supplémentaires qui correspondent à tous les travaux suivants : équipements intérieurs, aménagements des abords du bâtiment, etc). Chenevrel persiste et signe : tout compris, lorsqu’il sera complètement achevé (!!!), le pôle administratif coûtera sans doute plus de 70 millions d’euros aux Chartrains.

Sans le nommer, Masselus traite Cactus de « feuille de chou ».

Ensuite, des habitants cherchent à en savoir plus sur la nébuleuse des SEM et des SPL, sociétés para-communales et intercommunales qui pilotent les projets gorgiens, sans véritable contrôle citoyen. Masselus répond qu’il éditera bientôt une nouvelle brochure sur le sujet, comme déjà fait en 2017.

Un habitant demande ce que comprennent les 105 millions d’euros de dette affichée pour 2020. Il estime qu’il n’y a aucun détail, que seuls les spécialistes peuvent comprendre, ce qui laisse planer des doutes. Masselus explique que le détail des emprunts ne peut être résumé en quelques minutes, et que le recours à l’emprunt est régulier dans une collectivité de la taille de celle de Chartres.

À plusieurs reprises, Masselus se permet de critiquer la présence d’Olivier Maupu, conseiller municipal d’opposition Chartres Écologie, parmi le maigre public. Alors, à la toute fin de la réunion, Maupu prend la parole : « Il est dommage que la présentation effectuée ce soir ne soit pas parfaitement transparente. (…) D’un côté, vous présentez le bilan financier de la ville, et de l’autre côté, vous mettez en parallèle les réalisations et investissements portés en grande partie par l’agglomération Chartres métropole (pôle administratif, pôle gare, etc.). La prochaine fois, soit vous présentez aussi le bilan de l’agglomération et son niveau d’endettement inquiétant, soit vous présentez uniquement les réalisations de la ville… Et là, ce sera moins brillant ! »

Masselus répond que le budget de l’agglo est régulièrement présenté. Maupu lui rétorque : « Non ! Jamais en réunion publique ! Vous êtes pourtant aux responsabilités depuis des années. »

Sur ce, Yves Naudin (ancien élu gorgien), habitant du quartier, ajoute qu’une réunion publique expliquant les finances de l’agglo permettrait en effet de mieux comprendre comment les choses s’articulent entre la ville-centre et les 65 autres communes de l’interco.