Ces Trois Marronniers qu'on abat...
Il est huit heures du matin. Le jour se lève à peine. Deux des Trois Marronniers gisent déjà au sol. Une militante écolo arrive sur place. Elle se positionne au pied du dernier survivant. Des policiers nationaux l'encerclent, lui ordonnent d'évacuer les lieux. La citoyenne écologiste exhibe des documents du Tribunal administratif d'Orléans qui prouvent que les délais de recours ne sont pas épuisés, que le sort des Trois Vénérables n'est pas encore jeté.
Qu'importe. On devine que la préfecture a donné son feu vert pour l'exécution. La militante est soulevée du sol par quatre policiers et expulsée de la propriété. "Vous avez de la chance qu'on ne vous mette pas en garde-à-vue", lui assène-t-on.
Les tronçonneuses achèvent le vil travail. Et le dernier Marronnier s'effondre dans un craquement sinistre. Il est 8h15.
Philippe Bourguignon, le promoteur immobilier, présent sur les lieux, jubile. Ces salauds d'écolos lui ont fait perdre dix-huit mois, et donc beaucoup d'argent. Il lui importe de rattraper le temps perdu. Les autres organisateurs du grand massacre, les élus Jean-Pierre Gorges, Elisabeth Fromont et Karine Dorange, demeurent dans l'ombre. Pour eux, aujourd'hui, ce sera champagne.