Les faux-monnayeurs
Le Nouveau Front populaire a joué le jeu et respecté les règles démocratiques. En responsabilité et en toute clarté, il a construit son unité, formulé un programme, coordonné une campagne cohérente et suivi massivement et rapidement les consignes relatives à la constitution d’un front anti-RN au second tour.
La dignité et la sincérité de cette démarche et l’espoir qu’elle a suscité a mobilisé comme jamais et fait obtenir notre victoire, relative mais incontestable.
Malgré la diversion olympique et des manipulations rhétoriques de la présidence, le NFP a maintenu son unité, associée à la personnalité brillante et consensuelle de Lucie Castets.
Et pourtant, pourtant..., à la fin du match, c’est encore la droite libérale et autoritaire qui gagne sous la surveillance du Rassemblement National.
Le nom de Macron rime donc encore avec trahison. En tordant au profit des puissants une Vème République à bout de souffle, le président plus monarque que jamais a trahi les électeurices, les milintant.es, les candidat.es qui avaient encore fait le pari des institutions pour répondre enfin à l’urgence écologique et sociale.
Tous(tes) les ministres illégitimes qui se sont joint.es à cette association de malfaiteurs sont aussi les complices et les recéleurs de ce hold-up démocratique. Pour rester placée et surtout ne rien changer au système qui nous broie, cette classe politique a démonétisé l’expression citoyenne. Elle a enfoncé un clou supplémentaire au couvercle du cercueil de la République : faux-monnayeurs et fossoyeurs !
Attention, l’histoire contemporaine a démontré que l’avènement des régimes fascistes a toujours été précédé par la crispation défensive des possédants défendus par le clergé de l’économie, de la finance et de la croissance !
En attendant la Sixième République, plus que jamais incontournable, je vais essayer localement, avec beaucoup d’autres, de contribuer à maintenir vivants le débat d’idées et le combat politique pour les changements culturels, sociaux et économiques. Ils pourront rendre possible la bifurcation écologique garante de l’épanouissement durable de l’humanité dans le respect de tous les autres êtres vivants.
Espérons au nom de la paix civile que le désespoir et le dégoût provoqués par cet été meurtrier ne viennent détourner définitivement toutes celles et tous ceux qui se sont éveillés ou réveillés en politique et ont donné leur énergie, leur joie et leur créativité pour imaginer et construire les « jours meilleurs » (nom du programme politique du Conseil National de la Résistance fondé en 1943 par Jean Moulin).
Jean-François Bridet