Le mort de trop
Cactus reproduit ci-après l’intégralité de la lettre qu’a adressée Soline Girard, présidente de l’association « Epargnez-nous ! » à messieurs Gorges, Guéret et Bonnet au sujet de la sécurisation des chantiers du secteur Pôle gare à Chartres.
« Messieurs les Elus,
Il y a un mois, l’Association « Epargnez nous ! » faisait l’envoi d’un courrier alertant vos services quant aux différents manquements constatés par les riverains en termes de sécurité et de signalétique au niveau de la rue de l’Epargne.
Aujourd’hui, nous recevons un courrier de M. Bonnet, affirmant qu’il avait bien pris en considération notre courrier, et qu’en accord avec la SPLA de Chartres, un renforcement de la signalisation serait effectué. Et dans ce courrier, il est stipulé qu’il ne sert à rien de nous inquiéter, qu’un retour à la normale devrait bientôt s’effectuer. Ce retour n’était-il pas prévu pour fin décembre 2020, théoriquement ? Nous savons hélas que « théorie » et « travaux » ne riment pas ensemble, alors un retour rapide à la normale, nous n’y croyons guère…
M. Bonnet oublierait-il que les travaux durent depuis quelques années et que le quartier va encore en pâtir pendant quelque temps ? Nous parler de retour à la normale alors que nous vivons fenêtres fermées en permanence en raison du bruit ? Que nous avons la hantise des camions de chantier bloqués dans l’impasse du Chemin de fer ? Que nous subissons les énervements et les vitesses excessives des automobilistes qui se trouvent déviés et errent dans nos rues ? Que les camions de chantiers roulent à des vitesses inadaptées et qu’ils nous klaxonnent parce que nous ne roulons pas suffisamment vite dans le quartier ? Mais il est vrai qu’il ne faut pas confondre intérêt privé et intérêt public : alors que quelques citoyens subissent ces nuisances, cela n’est que relatif !
Comme indiqué auparavant, « théorie » et « travaux » ne riment pas ensemble, mais que dire si nous y ajoutions la notion de « sécurité » ? Malgré notre alerte de fin décembre 2020 concernant des manquements de signalisation et donc de sécurité (à laquelle nous pourrions intégrer nos différentes alertes depuis la constitution de notre Association en lien avec le pôle gare), nous ne pouvons que constater une forme d’attentisme, d’immobilisme, jusqu’à ce qu’un drame ne survienne le jeudi 28 janvier à 16h45 dans le bas de la rue de l’Epargne.
Aujourd’hui, le quartier est abasourdi, une famille de l’agglomération est endeuillée, l’Association « Epargnez nous ! » est en colère …
Vous aviez pourtant garanti que vous assureriez la sécurité maximale durant ces périodes de travaux, mais, de notre côté, à vivre ou plutôt subir cette situation au quotidien, nous ne pouvons que constater que tel n’est pas le cas ! Un cycliste rue de l’Epargne percuté par un camion de chantier et M. Bonnet qui, dans son courrier, nous remercie de notre patience !!!!!
Comment se fait-il que des camions de chantier de 45 tonnes se retrouvent dans nos rues ? La rue de l’Epargne, située en plein cœur du quartier, est devenue un couloir de transit de tous les véhicules de chantier (chantiers pôle gare et résidences en construction rue Saint-Jean).
Que dire de la sécurité des piétons et des vélos sur le pont Casanova ? Ce problème s’est encore accentué aujourd’hui avec la suppression de la circulation piétonne sur le trottoir adjacent au futur EPCS. Vous osez faire traverser par deux fois le pont aux piétons venant de Mainvilliers ou du quartier de l’Epargne pour se rendre ou sortir de la gare durant des heures de pointe où camions, bus interurbains, bus scolaires et véhicules particuliers se pressent et se bousculent ? D’autant que la masse des piétons se retrouve coincée sur un trottoir trop étroit ?
Que dire aussi de ce passage à une voie sur le pont, sens Chartres/Mainvilliers, un goulet d’engorgement aux heures de pointe ? Là encore, tentent de cohabiter ces différents moyens de transports, mais force est de constater comme en témoigne l’accident mortel du 28 janvier et les témoignages de nos habitants du quartier adeptes de la bicyclette, qu’il est très dangereux, voire suicidaire de vouloir utiliser les modes de déplacements doux dans le secteur Casanova/Epargne. Les résidents du quartier, mais aussi ceux de Mainvilliers peuvent en attester, le pont Casanova, aujourd’hui, est une zone accidentogène et anxiogène !
Que dire enfin du secteur Saint-Jean ? Ce quartier n’est ni une zone dortoir, ni un « no man’s land ». Des Chartrains y demeurent, une école accueille des enfants, mais la quiétude n’est pas au rendez-vous, car là encore, le ballet incessant des engins de chantier met en danger les familles. N’était-il pas possible d’étaler les chantiers afin que moins d’engins ne soient mobilisés et que, comme promis, ils ne circulent pas dans le quartier ? Il a été demandé que soit établie une certaine viabilité du quartier et un étalement des différents chantiers : force est de constater qu’en ce moment trois gros chantiers se cumulent dans le même espace : le chantier bas de la rue du faubourg Saint-Jean, le chantier gare et le chantier Aviron (sans nommer les besoins techniques associés, tels Enedis, les eaux, la fibre…). Le cumul des chantiers ajoute du danger.
Alors, « intérêt personnel » ou « intérêt public » ? Les voiries du quartier de l’Epargne, sont-elles réellement aptes à accueillir TOUTE la circulation générée par le pôle gare, après et durant les travaux, pour la sécurité des habitants mais aussi des utilisateurs ?
Nos voitures heurtées par les camions lors de leurs manœuvres malheureuses, nos chats écrasés, c’est de l’intérêt privé, mais la vie des individus, c’est de l’intérêt général : nous attendons donc de votre part que vous mettiez réellement tout en œuvre pour garantir des conditions de vie normales et sécurisées durant ces longues années de travaux avant ce retour à la normale tant attendu, si tant est qu’il existera un jour pour les riverains du pôle gare.
Veuillez croire, Messieurs, en l’assurance de ma considération distinguée.
Soline Girard, Présidente de l’Association. »