Le jour d'après (30 juin 2021)

Dès la sortie des résultats qui confirment, dimanche soir, mon élection comme conseiller régional au sein du groupe majoritaire, le vent semble tourner, puisque M. Lizurey, l’avocat général qui m’a passé à la question islamo-gauchiste durant près de 90 minutes lors du précédent conseil municipal, est le premier à traverser le hall du théâtre pour venir me saluer, puis me féliciter avec emphase !

Le conseil de mercredi dernier commence par les félicitations du maire à tous les conseillers ayant acquis ou renouvelé un mandat le dimanche précédent : la même assemblée qui m’a conspué 5 semaines avant n’a pas hésité cette fois à m’applaudir ! Maigre assemblée d’ailleurs puisque 8 conseillers de la majorité manquent à l’appel, un neuvième nous quittant même au bout de 2 heures de séance…

Nous sont ensuite soumis des « accords transactionnels », quelques millions versés aux entreprises et maîtres d’œuvre du pôle administratif en compensation du retard de livraison (eh oui !), le délai étant passé de 21 mois (qui peut y croire ?) à 70 mois ! Olivier Maupu en remet une couche sur l’incompétence qu’illustre cette dérive financière et calendaire. Le général Lizurey (le seul semble-t-il autorisé par le chef à prendre la parole librement) taxe alors son intervention de « doctrine trotskyste » et lui demande « d’arrêter de nous faire perdre notre temps ». A la vision du tableau des votes (les contres sont rouges), il commente « votre vote a bien la bonne couleur ». Le pauvre n’est toujours pas sorti de la guerre froide et nous identifie au bloc communiste ! M. Cuzin partage le même prisme du passé : quand nous votons contre la création de 3 postes supplémentaires pour Chartres en Lumière, il se scandalise hors micro que « la gauche vote contre des emplois publics » !

Ma seule intervention du soir, expliquant notre vote contre l’acquisition municipale du café de la Porte-Guillaume, me vaut une réponse détaillée et polie, très respectueuse même : j’en suis presque vexé ! Oui, décidément, mon statut a changé…

Olivier Maupu reprend la parole pour dire tout le mal que notre groupe Chartres Écologie pense de la modification annoncée du Plan local d’urbanisme (PLU). Il regrette la non prise en compte des nombreuses remarques émises lors de l’enquête publique, qui pointaient les dérives de densification désormais permises par le texte. On lui répond par le mépris tandis qu’une remarque plus précise et localisée de Boris Provost vaut à ce dernier de très longues minutes d’attaque en règle contre les écologistes, sans jamais nous regarder. Tout s’explique au détour d’une phrase où je suis enfin interpellé par Jean-Pierre Gorges : « la Région nous a bien aidés pour la gare et le plan vert ; j’espère que cela va continuer, n’est-ce-pas M. Bridet ? ». Il ne sait pas encore qu’il s’adresse au futur vice-président régional chargé notamment de la biodiversité et de la qualité de l’air et de l’eau ! FORT AVEC LES FAIBLES, FAIBLE AVEC LES FORTS, un caractère que Louis de Funès incarnait parfaitement à l’écran…

A l’occasion de cette diatribe par procuration (il n’a rien demandé, M. Provost !), le maire nous apprend qu’il est écologiste depuis 1953, année de sa naissance, puisqu’il habitait à la campagne (CQFD) et que Chartres est trop végétale pour une ville : « A la Madeleine, il y a des endroits où c’est trop vert, on a trop planté, il doit y avoir du gibier là-dedans. »

Pour finir, trois dernières informations délivrées par M. Gorges au détour des débats :
• La suppression des vidéos des conseils municipaux et communautaires jadis accessibles depuis les sites de la ville et de l’agglo est due à une problématique de stockage et de flux, comme on les garde depuis le début, cela devient trop lourd. Supprimons-les donc toutes !
• Les fresques de Bel-Air sont connues dans le monde entier et attirent des visiteurs qui viennent spécialement à Chartres pour les voir.
• M. Masselus, qui a des scrupules à mentir, semble-t-il, nous indique que si le public n’est toujours pas admis dans l’enceinte du conseil, c’est parce que l’utilisation de la salle bénéficie d’une dérogation de la commission de sécurité, à condition que la fréquentation soit limitée aux membres du conseil. J-P Gorges vient d’expliquer cela par la crise du COVID19…

Jean-François Bridet

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