Hebdosports : ces corps brisés de la vie...

Les leçons de vie des paralympiques de Tokyo, le phénomène Evenepoel, un Anglais bien-nommé à Saint-Etienne… L’actualité du sport vue au delà du simple résultat.

Cette semaine, on aurait pu s’inquiéter des dérives de ces sportifs qui, à l’image de l’international Benjamin Mendy, profitent de leur notoriété pour s’autoriser tous les excès et se croire intouchables…
On aurait également pu s’interroger sur cet ahurissant « Mon fils se rappellera toute sa vie d’avoir vu Messi en vrai » (Le Parisien, lundi 30 août) qui en dit long sur la (trop) folle ferveur provoquée par l’arrivée de l’Argentin à Paris et les dithyrambiques commentaires qu’elle a engendrée…
On aurait encore pu regretter que le rugby, lentement mais sûrement, se footballise et qui, comme Cheslin Kolbe quitte Toulouse pour Toulon alors qu’il lui restait deux ans de contrat…
On aurait enfin pu se « vanter » de trois victoires françaises sur les routes d’un grand Tour (Romain Bardet et Florian Sénéchal sur la Vuelta) et en World Tour (Benoît Cosnefroy, vainqueur de Julian Alaphilippe) à la Bretagne Classic et de la proche consécration de Fabio Quartararo en grand prix moto…
etc, etc.
Et puis, on aurait pu se contenter de glorifier les paralympiques français qui, au contraire des olympiques, collectionnent les médailles à Tokyo… Mais au delà des seuls chiffres en or, en argent ou en bronze, on gardera d’abord et avant tout les images de ces sportifs, femmes et hommes, à ces corps brisés de la vie, ô combien admirables de persévérance, de courage, de sportivité, d’humilité et de respect de l’autre et qui ne demandent aucune compassion. Ces footballeurs du cécifoot aux dribbles déroutants, qui se heurtent violemment, s’accrochent, chutent, se relèvent sans la moindre protestation, se déplacent seulement guidés par les grelots du ballons et dont les tirs au but n’ont rien à envier, toutes proportions gardées, aux missiles de MBappé. Ces cyclistes unijambistes à l’équilibre incertain sur leur vélo, grimaçant de hargne et de douleur jusqu’à la ligne et ces rugbymen en fauteuil aux contacts sans retenue et aux slaloms aussi déroutants que ceux de Teddy Thomas. Et pour finir, cet extraordinaire pongiste égyptien amputé des deux bras qui tient la raquette dans la bouche et s’aide de son pied pour servir !
A côté de ces images, les centaines de millions de la planète foot nous semblent dérisoires…

Et à part çà…

Pré-retraite. Après Federer, pour un genou récalcitrant, et Nadal, cheville blessée, qui quittent le circuit pour la fin de saison, c’est au tour de Serena Williams de déclarer forfait à l’US Open en raison de problèmes aux ischio-jambiers. Federer, 40 ans, Nadal 35 ans, Williams 39 ans, ça commence à sentir la pré-retraite pour ce trio magique. Et pour Jo-Wilfried Tsonga, blessé avant même d’entrer sur le court américain, mieux vaudrait prendre une sage décision…
Phénomène. Quelques jours après son récital qui l’avait vu prendre un tour au peloton dans un étape du tour du Danemark, Remco Evenepoel a réalisé un nouveau et impressionnant one-man-show en Belgique.Dans la Course des Raisins, il s’est imposé en solitaire après avoir pourtant été stoppé dans son élan par une neutralisation de la course en raison d’un accident de circulation. Reparti avec trente secondes d’avance, il en a encore repris vingt supplémentaires à l’arrivée résistant au retour du peloton. Un phénomène, on vous dit…
Audace. La Formule 1 n’est jamais avare de nouveautés. Mais là on ne vous parle pas de mécanique juste d’audace. Du moins c’est le terme employé pour récompenser le pilote qui aura effectué le plus de dépassement dans la saison. « Célébrer la bravoure des pilotes qui fon t preuve d’audace dans leur quête de succès », définit le règlement. C’est actuellement Sebastian Vettel qui est leader de ce nouveau « Overtake Award ». Pourvu seulement que ça ne pousse pas à des dépassements hors limites. Parce qu’à 300 à l’heure…
Solidarité. Si Lionel Messi a quitté le Barça, c’est en raison de la crise financière que connaît le club catalan, lequel ne pouvait répondre à ses exigences salariales. A la différence du sextuple Ballon d’Or, trois joueurs cadres du club ont accepté de baisser leur salaire. Dernier en date après Gerard Piqué et Jordi Alba, Sergio Busquets verra son salaire diminué de 25% avec en  »prime » un différé de ses émoluments de la saison actuelle de… 60%. Certes, son portefeuille est bien garni, mais c’est un beau geste de solidarité…
Anglais. Avec un tel prénom et un tel nom, il ne pouvait que jouer à Saint-Etienne, ville où il est arrivé à l’âge de 4 ans. Mais cela n’a pas suffi pour qu’il choisisse la nationalité française. Bien qu’il ait été convoqué en équipe de France espoirs au printemps dernier, le donc bien-nommé, Etienne Green, le gardien des Verts, a répondu favorablement à l’appel de la fédération anglaise pour jouer avec les espoirs de son pays de naissance. « Un choix douloureux » a t-il commenté. Oui, mais…

(sources : L’Equipe, Le Parisien/Aujourd’hui, sites internet).

JHD