Et vous, vous roulez à 30 ?

La Mairie de Chartres, pour respecter la promesse électorale du candidat réélu , a dû mettre en place la règle de limitation de la vitesse urbaine : au premier jour de 2021, l’annonce est apparue sur les panneaux vitrés le long des boulevards.

« A partir de janvier, Chartres passe à 30 km/h dans toute la ville »

Sitôt dit, sitôt fait ? Décret magique ? Nul doute que nombre d’automobilistes soucieux de réduire tant les risques que les émissions de Co2, le bruit et autres nuisances, se seront imposé ce contrôle, difficile, il faut bien le dire, si convaincu qu’on soit de sa nécessité. Mais il n’est pas certain que cette formule suffise, même portée par les supports auxquels le maire trouve du « chic ». On peut d’ailleurs se demander si l’entourage du maire n’entend pas ainsi tirer parti de la publicité pour une « ville à 30 », cosmétique favorable à son attractivité.

A y regarder de plus près, quand on marche, court ou pédale, par exemple, ou quand on attend son tour au marché, on se dit que l’exécutif municipal n’est pas très obéi… Le seul endroit repéré où s’évalue la vitesse est la rue du Faubourg La Grappe, le long du parc des Bords de l’Eure, et il indique 41, 44, 55, 39, etc – jamais 30. L’effet est d’ailleurs immédiat : cela freine, la plupart du temps. Pourquoi ces sondages ne sont-ils pas multipliés partout dans la ville ?

Tout le problème est là : la mesure n’est pas présentée avec sérieux. Aucune pédagogie, pas la moindre idée d’obligation civique. Nulle perspective d’étude, en vue d’un bilan d’étape. Plus grave : au début de la campagne, les panneaux qui, au recto, indiquaient 30km/h annonçaient triomphalement au verso le retour à 90 sur les routes d’Eure-et-Loir sur décision du Conseil Départemental. Quelques jours plus tard, succéda une annonce publicitaire pour … des voitures !

Ce démarrage a tout d’un pied-de-nez. Cela ressemble à du sabotage. Si, au lieu d’avoir peur de son opposition, le maire associait les élus écologistes à la mise en œuvre d’une réglementation qui constituait à l’origine un point de convergence avec eux, ce serait un signe de dévouement authentique, républicain, à la communauté.

Chantal Vinet, présidente de l’association Chartres écologie.