De l'extrémisme : "Bientôt, nous mangerons des enfants..."

La macronie et les droites (le singulier n'existe plus) nationales et locales accusent le Nouveau Front populaire d'être un mouvement politique extrémiste.

Selon le dictionnaire Larousse, "Extrême gauche : ensemble des mouvements situés à gauche des partis communiste et socialiste, récusant la démocratie parlementaire libérale et prônant la révolution totale."

En réaction, Cactus vous livre des paroles de militant.es et de citoyen.nes tantôt amusé.es tantôt irrité.es d'être ainsi qualifié.es :

  • "À propos de Kasbarian : ça lui va bien de dire ça avec la loi qu'il a pondue et ses expulsions... Il oublie que les macronistes ont été bien contents de trouver des voix des extrêmes de gauche pour faire barrage à  l'extrême droite en 2017 et 2022."
  • "Monsieur Kasbarian est député depuis 7 ans et ministre depuis quelques mois. Nous pouvons donc supposer que ce monsieur est respectueux des institutions de la république française. Peut-il donc expliquer pourquoi il rejette la décision du Conseil d'État de classer LFI (parti cofondateur du NFP), dans les partis de gauche (au même titre que le PCF) et non d'extrême gauche ?  C'est un peu "je respecte les institutions et ses décisions lorsque cela m'arrange et les écarte lorsque cela me gêne". Il serait d'ailleurs intéressant de l'interroger très précisément sur quoi pèse son accusation : est-il capable de définir ce que cela recouvre ? Et enfin, être extrémiste n'est ce pas, au-delà de ce que l'on dit pour défendre sa cause, ce que l'on dit à propos de ses opposants ? Et de ce côté-là nous sommes servis, étant accusés des pires maux : l'extrémiste n'est peut-être pas celui que l'on croit et nous pouvons retourner le compliment à M. Kasbarian !"
  • Contre la décision du Conseil d’État, qui maintient la qualification d’extrême-droite pour le RN (11 mars 2024), Guillaume Kasbarian, député sortant de la 1re circonscription d’Eure-et-Loir, et avec lui le parti Renaissance dans le sillage du Président de la République, s’entêtent : tout ce qui n’est pas « nous » est extrême, à notre droite de moins en moins, mais à notre gauche de plus en plus.
    Pourquoi se préoccuper de justice en effet quand on répète à l’envi les éléments de langage et la rhétorique du RN, quand « casser du PD » équivaut à « casser des abribus » (Sarah El Halry, France Bleu, 13 juin), quand on joue avec les peurs plutôt que de prendre en compte des revendications légitimes ? quand les mots sont tellement galvaudés qu’ils se vident de leur substance ?
    Et si on qualifiait d’« extrême » la décision de dissoudre l’assemblée alors que le RN sort vainqueur des élections européennes ? d’« extrême » la brutalité des répressions policières dans les manifestations, comme, entre autres, à Sainte Soline en 2023 ? d’« extrême » la fréquence du recours au 49.3 (12 fois entre mai 2022 et septembre 2023) ? d’ « extrême » la volonté d’imposer une loi sur les retraites qui a soulevé le pays tout entier ? d’ « extrême » la loi anti-immigration, votée avec l’entièreté des voix du RN dont 35 articles sur 86 ont ensuite été censurés par le Conseil constitutionnel ? d’« extrême » le tri des élèves à l’école ?
    Dans une logique binaire et abêtissante, le parti Renaissance renvoie dos à dos les forces d’opposition, qui - disons-le encore une fois - n’ont définitivement rien à voir, et veut oublier qu’il gouverne depuis 7 ans avec une violence « extrême »."
  • "On peut leur dire de se préparer à demander les voix de l’extrême droite pour battre l’extrême gauche. Je trouve qu’ils ont beaucoup plus de points en commun."
  • "Quand on est en même temps à droite et à droite, l'extrémisme commence au centre gauche... Choisir le "raisonnable" face aux deux extrêmes est peut-être le seul dernier argument qu'ils tentent d'utiliser pour faire oublier que Macron (que tout son monde commence à lâcher !) et Attal ont encouragé le RN après s'être présentés en 2022 comme un rempart contre ce dernier."
  • C'est le ministère de l'Intérieur qui classe les partis... Et le Conseil d'État a confirmé en mars 2024 que le RN était bien dans la case extrême droite, alors que LFI est dans la gauche traditionnelle. Le gouvernement a clos le débat... Et un parti extrémiste cherche à détruire les institutions en place, non ?
  • "Quand j’apprends que mille pélerins sont morts par une chaleur de 50 degrés à la Mecque, je suis extrêmement inquiet pour notre avenir de Terriens. Quand je constate que les inégalités entre mes concitoyens se creusent comme jamais depuis une trentaine d’années, je suis dans une colère extrême. Quand les journalistes et les lanceurs d’alerte sont traités comme des criminels, je suis dans une angoisse extrême. Si vouloir vivre dans un monde où l’humanité a toute sa place, c’est être extrémiste, alors je le suis."
  • "Arthur Schopenhauer, dans L'Art d'avoir raison, donnait 37 stratagèmes, puis un ultime stratagème : "Lorsque l’on se rend compte que l’adversaire nous est supérieur et nous ôte toute raison, il faut alors devenir personnel, insultant, malpoli. Cela consiste à passer du sujet de la dispute (que l’on a perdue), au débateur lui-même en attaquant sa personne […]. En devenant personnel, on abandonne le sujet lui-même pour attaquer la personne elle-même : on devient insultant, malveillant,injurieux, vulgaire. "
    Je pense que l'on en est là, n'ayant plus rien de rationnel à nous opposer, il ne reste que l'insultant, la malveillant, l'injurieux, et le vulgaire ; extrême gauche, antisémite - hallucinant -, immigrationiste, Bientôt, nous mangerons des enfants…"

À suivre...