Beaucoup de choses à dire au sujet de l’autoroute…
Vendredi 26 novembre à Saint-Prest se tenait une réunion d’information organisée par le maire local, Jean-Marc Cavet, et son homologue de Gasville-Oisème, Romain Rouault, au sujet du projet d’autoroute A154 dont la réalisation rendrait invivable leurs communes. Après l’édifiante projection de deux films présentant les dangers de cette folie, j’ai coiffé ma casquette de vice-président de la région pour briser la glace avant le début des débats, au titre de délégations hautement concernées par le sujet : qualité de l’air et de l’eau et biodiversité.
Du global au particulier, j’en profite pour rappeler quelques donnée fondamentales permettant de se positionner dans ce débat :
• L’homme n’est qu’un des innombrables fils du tissu du vivant. Détruire les autres fils, même les plus invisibles ou en détricoter les mailles c’est nous condamner à court terme !
• La destruction des habitats par un ruban de bitume puis les pollutions qu’il engendre constituent un écocide qui massacre cette biodiversité indispensable à notre santé.
• Envisager l’achèvement dans 20 ans d’un projet imaginé au début des années 1980, c’est désirer un projet qui aura 50 ans de retard ! Nous risquons de créer une friche destructrice. Appliquer aujourd’hui les solutions préconisées il y a plus de trente ans est une folie !
• L’autoroute ne sera pas un facteur de développement économique, mais accélèrera les flux commerciaux internationaux du port du Havre aux entrepôts géants d’Artenay. Elle enclavera et appauvrira les populations et l’économie locales.
• Polluant les captages d’eau potable et supprimant des terres agricoles (les champs de Maximilien Vangeon, céréalier transformateur), elle rendra le territoire moins résilient.
• Le projet appelant une contribution financière locale de plusieurs dizaines de millions, les impôts locaux récemment relevés sur l’agglo continueront à financer les nuisances en périphérie (autoroute, usine d’incinération, station d’épuration) et les équipements de prestige à Chartres.
Que tous ces arguments vous permettent de convaincre autour de vous du danger de ce projet criminel et de la pertinence de moderniser le contournement sécurisé par l’aménagement de la rocade actuelle (MOB28). Au-delà de tout cela, ce combat local et collectif doit aussi se traduire en combat global et intime fondé sur notre rapport au temps et à la vitesse, caprices d’enfants gâtés destructeurs de notre biotope :
• Avons-nous besoin de toujours aller plus vite d’un point à l’autre lorsqu’on ne sait plus profiter de l’instant présent ?
• Les marchandises (dont il conviendrait systématiquement d’interroger le besoin réel) doivent-elles nous parvenir toujours plus rapidement ?
Luttons ensemble ; changeons individuellement !
Jean-François Bridet, élu Chartres écologie et vice-président du conseil régional Centre-Val de Loire